Cancer, pourquoi moi ?
Cette question, de nombreux patients, sinon tous, se la sont posée à un moment de leur parcours avec le cancer et, plus particulièrement, peut-être lors de l’annonce du diagnostic. Pourquoi moi ? Qu’ai-je fait pour mériter cela ? Qu’aurais-je pu faire autrement ? Il n’y a pas forcément de réponse à apporter.
Que ce soit lors de l’annonce du diagnostic d’un cancer à un patient, à un proche comme lors d’une rechute, la nouvelle peut faire l’effet d’une bombe pour la personne malade et son entourage. Une fois les options de traitement, les modalités de prise en charge, et les autres détails pratico-pratiques appréhendés, l’une des réflexions que l’on peut alors avoir concerne le « pourquoi ».
En règle générale, quand on tombe malade, il est naturel de se demander « comment ai-je “attrapé” cela ? », puis de remonter le fil du temps jusqu’à pouvoir obtenir des éléments de réponse. En cas de cancer, malheureusement, cela n’est pas aussi évident car il n’y a pas vraiment de réponse claire, ni simple, voire pas de réponse du tout.
Stress, hérédité, surpoids, comportements à risque, pollution, peuvent être autant d’éléments d’explication envisageables mais pas seulement. Car « le cancer est une maladie multifactorielle, [et] aucun facteur isolé n’est capable de provoquer la maladie à lui seul. »1
On vient de m’annoncer que j’ai un cancer
On a annoncé un cancer à un proche
LA RECHUTE
Je viens d’apprendre que je suis retombé malade
Ne pas s’auto-culpabiliser
Il n’existe pas de réponse toute faite à cette question « pourquoi moi ? ». Dans la plupart des cas, la science n’a pas de réponse précise pour expliquer au patient pourquoi cela lui arrive à lui et pas à une autre personne. Seuls 5% des cas de cancer sont d’origine génétique « familiale »2. Ils peuvent être dépistés par le biais de dispositifs existants.
Lise, 23 ans, en rémission d’un sarcome diagnostiqué en 2014 récidivant en 2017
Prendre soin de soi, mettre le stress à distance
Ne pas savoir « pourquoi » est une réalité difficile à admettre mais qu’il faut accepter, pas à pas. Pour ne pas culpabiliser – vous-même ou vos proches –, il faut garder en tête que des questions comme « et si j’avais moins travaillé ? », « et si je m’étais moins mis la pression ? », « et si j’avais fait plus de sport et mieux mangé ? »… ne changeront rien à la situation. Si ces questions ne vous feront pas avancer, il est cependant bien légitime de se les poser lorsqu’on est confronté à un cancer.
Colette, 58 ans, guérie d’un cancer du côlon diagnostiqué en 2004 et 2 fois récidivant
C’est injuste mais c’est comme ça !
Personne ne peut prédire l’avenir. On a beau se mettre en colère, crier cette injustice d’être malade, taper du poing ou pleurer toutes les larmes de son corps, rien n’y fait. Le diagnostic est là et il faut l’accepter, petit à petit. Cette question restera généralement sans réponse, c’est un fait et chaque patient est invité à l’accepter, sous peine de rester campé sur sa question, ce qui deviendra une source d’angoisse voire de dépression. Le cancer arrive dans votre vie et vous n’avez pas d’autre choix que d’avancer petit à petit pour le combattre, sans en comprendre l’origine.
Je suis inquiet, stressé, anxieux
Françoise, 57 ans, guérie d’un cancer du sein diagnostiqué en 1998
Aller de l’avant, s’entourer de ses proches, se renseigner sur le sujet, ne pas rester seul, explorer les soins de support pour pouvoir aller mieux tout au long des traitements et dans l’après-maladie sont des comportements qui permettent de mieux vivre cette période de vie. Une aide psychologique peut aussi être bienvenue, pour pouvoir exprimer ce qui vous affecte, poser des mots sur ces maux et vous permettre de cheminer. Si vous en ressentez le besoin, il ne faut pas avoir honte de demander de l’aide. Parler librement à une personne extérieure à son entourage, faire sortir ce qui ne va pas peut vous aider à avancer plus sereinement. Il y a toujours des associations, des professionnels de santé pour vous accompagner.
Jean-Louis, 61 ans, atteint d’un cancer du rein métastatique découvert en 2000
N’oubliez pas que de nombreuses associations de patients et d’aidants vers lesquelles vous pouvez vous tourner proposent de prendre part à des rencontres, groupes de paroles et offrent une écoute attentive à vos questions et à votre vécu.
A partir du 5 avril 2022, le dispositif MonPsy permet, sur orientation d’un médecin, de bénéficier de 8 séances remboursées avec un psychologue partenaire du dispositif. Pour en savoir plus, cliquez ici.
J’ai besoin d’aide et d’information
A TOUT MOMENT
Je me sens seul
VIVRE ET SE SOIGNER
J’envisage des soins de support pour aller mieux
Publication : avril 2022
POUR PLUS D’INFORMATION, VOUS POUVEZ CONSULTER LES SITES SUIVANTS
Le Ligue contre le cancer |
Fondation ARC |
Choix Vital |
Voix des patients |
Medscape – communauté d’information médicale développée exclusivement pour les médecins, par des médecins et des experts |
1 Propos tenus par l’oncologue François Eisinger – Science & Vie 2 Les cancers familiaux les plus fréquents sont le cancer de la prostate, du sein, de l’ovaire, du côlon et du rectum, ainsi que les mélanomes – Fondation ARC