Mieux vivre pendant et après mon cancer grâce à l’activité physique
L’activité physique est essentielle au bien-être et à la santé de chacun. C’est particulièrement le cas pendant et après les traitements du cancer, pour le patient et ses aidants. Se changer les idées, s’oxygéner, transpirer, se défouler sont autant de bénéfices immédiats du fait de se mettre en mouvement. Activité physique ne rime pas seulement avec sport, mais aussi avec tout ce qui peut mettre en mouvement votre corps dans votre vie quotidienne.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit l’activité physique comme « tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques (muscles attachés au squelette qui assurent les mouvements du corps), ce qui entraîne une augmentation de la dépense énergétique par rapport à la dépense énergétique au repos ». Jardiner à la maison, monter les escaliers à l’hôpital, se balader à l’extérieur, aller à la piscine : l’essentiel est de rester en mouvement.
En France, c’est le Programme national nutrition santé (PNNS), lancé en 2001 puis complété au fil des ans par l’Institut national du cancer (INCa) et par le Réseau NACRe (Réseau National Alimentation Cancer Recherche), qui a souligné l’importance de l’alimentation et de l’activité physique dans la prévention des cancers. En 2011, la Haute Autorité de Santé (HAS) a même reconnu l’activité physique comme thérapie non médicamenteuse, renforçant son importance au quotidien.
Discutez de votre envie d’activité physique avec votre équipe soignante et/ou avec votre médecin généraliste avant toute activité, pour évoquer ensemble laquelle vous est la plus recommandée, en particulier si vous avez subi une chirurgie.
Je garde le lien avec mon médecin généraliste
Se mettre en mouvement aide à aller mieux quand on est malade
Quand on a un cancer, la fatigue est l’un des principaux effets secondaires que l’on ressent. Aussi, il peut sembler contre-nature, inconcevable, voire insurmontable, de se (re)mettre en mouvement au quotidien.
Pascale, 59 ans, atteinte d’un cancer du sein diagnostiqué en 2013 récidivant en 2017
Pendant les traitements comme dans l’après-maladie, avoir une activité physique régulière contribue à une meilleure qualité de vie car elle :
- aide à dormir, à réduire la fatigue et à stimuler l’appétit,
- améliore la qualité de vie et l’image de soi,
- stimule le système immunitaire,
- accélère le transit intestinal,
- prévient le surpoids et l’obésité,
- abaisse la tension artérielle et réduit le stress et l’anxiété,
- atténue les effets secondaires comme les nausées, la douleur et la fatigue,
- réduit le risque de récidive.
La dépense énergétique sera plus ou moins importante selon l’intensité de l’effort physique engagé et la durée de l’activité. Si vous aviez déjà l’habitude de pratiquer une activité sportive avant d’être malade, n’hésitez pas à consulter un professionnel pour adapter l’intensité, la durée et le type d’activité et ne pas vous faire mal.
Gérard, 62 ans, atteint d’un cancer du rein métastasique diagnostiqué fin 2015
L’activité physique permet de maintenir les liens sociaux, de se sentir moins seul et isolé et d’être guidé au cours des activités. Elle peut être pratiquée à l’hôpital comme à domicile, en individuel comme en collectif, avec un coach sportif, une association, des proches, des amis. L’activité physique n’est pas synonyme de sport et peut aussi se traduire par toutes les activités de la vie quotidienne (monter les escaliers, promener son animal de compagnie…).
Jean-Marc, 63 ans, conjoint de Nadine décédée d’un cancer du rein métastatique à 52 ans après 2 ans de traitement
L’activité physique adaptée (APA) est une activité bénéfique et adaptée aux traitements du cancer. L’APA mobilise des professionnels formés aux problématiques du cancer, pour proposer des programmes sportifs adaptés à chaque patient pendant et après les traitements. Dans certains hôpitaux, il existe également des pôles d’activité physique et sportive développés par la Fédération CAMI – sport et cancer en partenariat avec Malakoff Médéric et l’association Laurette Fugain. Ces pôles ”Sport et Cancer” sont mis en place en collaboration avec les équipes médicales, et proposent une grande variété de sports : vélo, danse, arts martiaux, tennis de table, natation…
De nombreux centres de prise en charge proposent des programmes d’activité physique dispensés par des professionnels formés à l’éducation thérapeutique du patient. Ces programmes peuvent être pris en charge par l’Assurance maladie et sont adaptés à chaque patient, selon sa pathologie, son activité hebdomadaire moyenne et ce qu’il souhaite pratiquer.
3, 2, 1… C’est parti !
Pour toute activité physique, veillez à :
- être bien équipé (chaussures adaptées, vêtements souples et agréables),
- être hydraté – garder une gourde d’eau à portée de main,
- ne pas pratiquer l’estomac vide avant de se mettre en mouvement,
- bien respirer tout au long de l’effort physique,
- et écouter son corps pour ne pas se faire mal.
… tout en étant raisonnable et à l’écoute de son corps. Gardez à l’esprit qu’il vous faudra peut-être du temps pour découvrir ce dont vous êtes capable, comprendre comment votre corps réagit et vous habituer au « nouveau » fonctionnement qu’il peut avoir – de nouvelles limites dues aux traitements, pouvant être temporaires ou définitives – que vous devrez accepter.
Héloïse, 46 ans, maman de Pauline, née en 2005 et qui se bat contre une tumeur au cerveau depuis l’âge de 2 ans et demi
Cela peut donner lieu à de nouvelles « premières fois » – comme nager à nouveau, après une grosse chirurgie de l’épaule, marcher puis courir après une rééducation de la jambe. Vous ne pourrez peut-être pas aller aussi loin ou aussi vite qu’avant la maladie. Ce n’est pas grave, c’est normal. Pas à pas, avec régularité, vous développerez à nouveau votre musculature et serez plus endurant. La fatigue pourra être au rendez-vous, surtout au début. Pas de panique, ne vous découragez pas et ne vous fixez pas des objectifs trop ambitieux. Votre corps est bien assez bousculé par le cancer. Aussi, commencer par de « petits » objectifs réalistes permettra d’avoir une marge de progression croissante. Et pratiquer une activité physique à deux ou à plusieurs peut être d’autant plus motivant et entraînant.
Pascale, 59 ans, atteinte d’un cancer du sein diagnostiqué en 2013 récidivant en 2017
Aujourd’hui, 40% des cancers sont évitables car associés à des facteurs de risque comme le tabagisme, la consommation d’alcool, l’alimentation déséquilibrée, la surcharge pondérale ou l’insuffisance d’activité physique.
Les institutions de santé recommandent actuellement d’introduire l’activité physique au quotidien pour le grand public ainsi que dans le parcours de soins cancer (rapport « Les cancers en France », édition 2017 de l’INCa).
Voici les recommandations grand public en matière d’activité physique :
- 30 minutes quotidiennes d’activité physique cardio-respiratoire, d’intensité modérée (marche) à élevée (course) au moins 5 fois par semaine
- Une séance de renforcement musculaire 1 à 2 fois par semaine, avec 2 jours de récupération entre deux sessions
- Une séance d’exercices d’assouplissement 2 à 3 fois par semaine
Également, il s’agira d’avoir un objectif de réduction du temps total d’inactivité (assise ou allongée, hors sommeil et repas) par jour (exemples : temps passé sur ordinateur, TV, en voiture…). Effectuer des mouvements (marcher, se lever, aller prendre l’air…) quelques minutes toutes les 90 minutes. À tester au quotidien sans modération.
Publication : septembre 2020
DOCUMENT À TÉLÉCHARGER
Fondation ARC, en collaboration avec Rose Association et le réseau NACRe Le guide « Bouger » |
POUR PLUS D’INFORMATION, VOUS POUVEZ CONSULTER LES SITES SUIVANTS
Institut national du cancer (INCa) |
MANGER BOUGER – Programme National Nutrition Santé |
Fondation ARC |
AFSOS – Association Francophone des Soins Oncologiques de Support |
CAMI Sport & Cancer |
Cancer environnement |
Laurette Fugain |
Bulle de myCharlotte – application & site internet d’accompagnement activité physique cancer |
Rose Association |
Sport et santé |