Je viens d’apprendre que je suis retombé malade
Vous étiez en phase de rémission d’un cancer depuis quelques semaines, plusieurs mois ou années. Malgré l’appréhension, c’était le retour à une vie sans la maladie. Malheureusement, les examens montrent une réapparition de cellules cancéreuses et le médecin vous a annoncé une rechute. Comme la première fois, c’est le choc. Comment et où trouver l’énergie pour repartir dans un nouveau parcours médical et se battre encore une fois ?
Les témoignages que vous allez lire sur cette page sont issus de la vie intime des témoins et peuvent provoquer des émotions, selon votre propre parcours.
« Tout ça pour ça ! Vais-je y arriver cette fois-ci ? » C’est un peu le sentiment que l’on éprouve lorsque le médecin annonce une récidive et que, malgré les traitements, certaines cellules cancéreuses sont revenues.
Choc, colère, stress, découragement et peur de l’avenir sont des émotions qui peuvent survenir quand on vous annonce que vous êtes « retombé malade ». Tout comme lors de l’annonce initiale du cancer, ce sont des réactions naturelles et propres à chacun, à son parcours avec la maladie. À cette différence près qu’il faut accepter à nouveau cette nouvelle, et surtout ne pas la vivre comme un échec et perdre espoir.
Je suis inquiet, stressé, anxieux
ANNONCE DU DIAGNOSTIC
On vient de m’annoncer que j’ai un cancer
Lise, 23 ans, en rémission d’un sarcome diagnostiqué en 2014, récidivant en 2017
La récidive est la réapparition de cellules cancéreuses, au même endroit (récidive locale), à proximité de la tumeur primaire (loco-régionale) ou dans une autre région du corps (métastases, tumeur formée à partir de cellules cancéreuses qui se sont détachées de la tumeur primitive et ont migré par les vaisseaux lymphatiques ou sanguins dans une autre partie du corps où elles se sont installées. Par exemple, une métastase d’un cancer du sein installée sur un poumon est une tumeur constituée de cellules de sein ; ce n’est pas un cancer du poumon).
Une récidive peut survenir très tôt après la fin des traitements, mais aussi après une longue période de rémission. On parle aussi de rechute.
Sources : Institut national du cancer et La Ligue contre le cancer
Pour de nombreux malades, l’annonce d’une rechute est vécue comme un coup de massue, la fin d’un espoir de guérison retrouvé avec la rémission : « Tout s’écroule. Je n’ai plus d’espoir. J’ai peur de mourir ». Or, dans de nombreux types de cancers, une récidive peut être traitée de façon efficace, mais il est difficile d’accepter à nouveau les contraintes déjà vécues au cours des premiers traitements.
Pourquoi moi ?
Colette, 58 ans, guérie d’un cancer du côlon diagnostiqué en 2004 et 2 fois récidivant
Lise, 23 ans, en rémission d’un sarcome diagnostiqué en 2014, récidivant en 2017
Garder confiance et espoir
Pour retrouver l’envie de vous battre contre la maladie et d’affronter à nouveau les traitements, discuter avec votre oncologue peut aider à lui faire comprendre qu’il vous est difficile de faire face à ce nouveau choc, alors que la vie « normale » avait repris, et que vos envies sont différentes. Le médecin pourra davantage prendre en compte ce qui est important pour vous.
Françoise, 57 ans, guérie d’un cancer du sein diagnostiqué en 1998
Cette discussion vous permet, à vous et à votre oncologue, de faire des choix différents du premier traitement, et de reprendre le contrôle en essayant d’autres options pour détruire les cellules cancéreuses.
Lise, 23 ans, en rémission d’un sarcome diagnostiqué en 2014 récidivant en 2017
Le psycho-oncologue du service ou un spécialiste de ville, si vous en avez consulté un pendant votre rémission, saura aussi vous écouter et vous accompagner dans cette nouvelle étape.
Si vous pensez que vous n’avez plus confiance dans votre équipe soignante, vous avez le choix de demander un deuxième avis à un autre oncologue ou de changer d’oncologue ou d’établissement, pour être pris en charge dans un autre centre.
Le soutien de vos proches sera également très utile pour vous donner force et énergie dans cette nouvelle phase et pour ne pas vous décourager.
Colette, 58 ans, guérie d’un cancer du côlon diagnostiqué en 2004 et 2 fois récidivant
Exprimer ses émotions en parlant
Il n’est pas rare de se sentir coupable en pensant n’avoir pas fait tout ce qu’il fallait, ou d’avoir besoin de temps. Annoncer cette récidive à ceux qu’on aime est un moment qui peut être délicat, pour ne pas trop les inquiéter à nouveau. En parler à vos proches, sans être catastrophiste, peut permettre de resserrer encore les liens et de recevoir de l’aide (voir notre page « J’ai un cancer, j’en parle autour de moi« ). Si passer par une phase de « culpabilité » est naturel, sachez que ni votre famille, ni vous n’êtes responsables de cette récidive/rechute.
Lise, 23 ans, en rémission d’un sarcome diagnostiqué en 2014 récidivant en 2017
Maëlle, 15 ans, en post-greffe depuis fin 2018 suite à une leucémie diagnostiquée en 2016, récidivante en 2018
Profiter de l’expérience de patients ou d’anciens patients grâce à des associations ou des groupes de parole est bénéfique pour partager ce que l’on traverse, ses doutes et ses espoirs. Cela permet de se sentir moins seul et d’avoir les retours d’expérience d’autres personnes qui sont passées par là aussi.
Certaines associations membres de GPS CANCER proposent une écoute et/ou une information dédiée aux patients atteints de cancer et à leurs proches. Contacter les associations membres de GPS CANCER
Publication : novembre 2019
DOCUMENT À TÉLÉCHARGER
Guide pratique « Vivre pendant et après un cancer » |
POUR PLUS D’INFORMATION, VOUS POUVEZ CONSULTER LES SITES SUIVANTS
Institut national du cancer (INCa) |
Ligue contre le cancer |