Alimentation et cancer
S’alimenter quotidiennement est un besoin vital fondamental de l’être humain, tout comme respirer, éliminer, bouger, dormir, être en sécurité. On entend de toutes parts cette injonction : « il faut bien manger pour être en bonne santé ». Que cela signifie-t-il ? Et plus particulièrement quand on a un cancer ?
S’alimenter est un besoin indispensable pour vivre, un besoin physiologique primaire. Nous avons besoin de nous alimenter en liquides et en solides pour avoir de l’énergie, pouvoir réfléchir, nous déplacer, travailler, nous défendre aussi… Et quand on ne s’occupe pas de répondre à ces besoins, notre corps nous le rappelle par des sensations physiques.
Selon le Programme National Nutrition Santé (PNNS) Manger Bouger, « bien manger pour être en bonne santé » s’explique comme suit : adopter une alimentation variée et équilibrée :
- manger de tout, en quantités adaptées ;
- privilégier les aliments bénéfiques à notre santé (fruits, légumes, eau, féculents, poissons…) et non transformés ;
- limiter la consommation de produits sucrés (confiseries, boissons sucrées…), salés (gâteaux apéritifs, chips…) et gras (charcuterie, beurre, crème…) ;
- limiter la consommation d’alcool.
Maryse, 55 ans, épouse de Gérard, 62 ans, atteint d’un cancer du rein diagnostiqué fin 2015
Si bien manger permet de limiter les facteurs de risque de cancer, l’alimentation n’est pas un traitement du cancer et n’a pas d’influence directe sur les chances de guérison, mais elle peut être appréhendée comme un complément au traitement.
Combinée à une activité physique régulière (dans la limite du possible), une alimentation adaptée contribue à conserver une bonne hygiène de vie.
Alimentation équilibrée et cancer : une recette pas toujours évidente
Le cancer peut impacter le patient, en particulier ses goûts, et affecter son appétit. Parfois, les effets secondaires sont les nausées que peut provoquer le traitement, le patient n’aura pas forcément un énorme appétit. Il faudra pourtant veiller à ce qu’il s’alimente le plus normalement possible, pour qu’il conserve de l’énergie et permette à son corps de combattre le cancer.
Pendant le cancer, attention aux risques de dénutrition. Soyez attentif à une perte de poids qui peut témoigner d’une dénutrition. Cette dernière peut directement être liée au cancer, si la localisation de la tumeur impacte vos facultés à vous nourrir. Vous pouvez alors opter pour des aliments mixés, liquides, faciles à avaler. S’il s’avère que vous êtes particulièrement dénutri, votre équipe soignante mettra en place une alimentation de substitution destinée à combler vos carences et à vous apporter les nutriments indispensables à votre bonne santé.
Si votre cancer ou votre traitement impacte votre métabolisme et provoque des malaises, des nausées, de la fatigue, voire du dégoût, cela peut jouer sur votre appétit et votre envie de manger. De même, la maladie peut indirectement induire des changements alimentaires en bousculant votre rythme, par exemple à cause de vos rendez-vous médicaux ou d’effets secondaires, comme le stress ou la dépression qui peuvent causer des pertes d’appétit. Vous pouvez alors faire plus de repas, plus légers, en y ajoutant des collations si nécessaire, ou vous faire aider pour cuisiner.
Découvrez quelques idées de recettes adaptées sur Vite fait Bienfaits, un site de cuisine pour la personne traitée pour un cancer dans l’objectif d’atténuer les effets secondaires dus aux traitements, et améliorer la qualité de vie, créé par UniLasalle; ou bien sur le site Manger pour mieux me soigner.
Colette, 58 ans, guérie d’un cancer du côlon diagnostiqué en 2004 et 2 fois récidivant
Les traitements anticancéreux peuvent aussi avoir comme effets secondaires une altération du goût et de l’odorat. Si vous connaissez des pertes de goûts, vous pouvez saler davantage vos plats, si ce n’est pas contre-indiqué avec votre traitement, ou y ajouter des saveurs plus fortes, avec du citron par exemple. Il se peut également que vous développiez une aversion pour certains aliments. Dans ce cas, évitez les aliments très odorants, épicés et trop chauds.
En cas de problème de transit, veillez à boire beaucoup d’eau et à adapter votre alimentation. En cas de diarrhée, évitez les légumes et fruits crus ainsi que les produits laitiers et les aliments gras. A contrario, en cas de constipation, il faut privilégier les fruits et légumes.
Colette, 58 ans, guérie d’un cancer du côlon diagnostiqué en 2004 et 2 fois récidivant
Gérard, 62 ans, atteint d’un cancer du rein métastatique diagnostiqué fin 2015
L’alimentation peut exercer une altération sur les traitements. Selon les traitements reçus par le patient, l’équipe soignante pourra préconiser des restrictions alimentaires (sans pamplemousse, sans sel…) ou l’adaptation des repas (100% cuit, mouliné…). Vous pouvez aussi vous renseigner auprès de votre médecin ou de votre pharmacien pour savoir si votre traitement peut être altéré par certains aliments. Pour un traitement par voie orale, il est primordial de savoir si le médicament doit être pris avant, pendant, ou après le repas.
Ces effets sont en général transitoires et disparaissent après l’arrêt des traitements. Mais après certains cancers, des voies digestives notamment, il est possible que vous deviez suivre un régime alimentaire adapté pour retrouver un nouvel équilibre de vie et mener vos activités du mieux possible. Dans ce cas, n’hésitez pas à consulter un nutritionniste spécialisé, il saura vous conseiller ce qui vous convient le mieux.
Colette, 58 ans, guérie d’un cancer du côlon diagnostiqué en 2004 et 2 fois récidivant
Bien s’alimenter : concrètement, qu’est-ce que ça signifie ?
Rappel des recommandations du PNNS
- « Manger 5 fruits et légumes par jour » Cela signifie manger 5 portions de fruits et/ou légumes (au choix), une portion étant l’équivalent de 80 à 100 g. C’est par exemple une pomme, ou une tomate, ou deux abricots, ou un bol de soupe.
- Privilégier le « fait maison » Faire soi-même permet de savoir d’où viennent les produits, de savoir comment ils sont cuisinés et ce qui compose les repas.
- Consommer des aliments riches en fibres Les aliments riches en fibres sont par exemple les céréales complètes (pain complet, pâtes complètes, riz complet, semoule…), et les légumes secs, aussi appelés légumineuses (lentilles, pois, fèves, haricots…).
- « Les produits laitiers sont nos amis pour la vie » Principale source de calcium, il est recommandé de manger 2 produits laitiers par jour (par exemple : 1 verre de lait et 30 g de fromage).
- Les protéines animales – Viandes et volailles – privilégier les viandes blanches – Produits de la pêche – au moins 2 fois par semaine – Attention aux modes de cuisson – privilégier les cuissons douces (vapeur, papillotes, four, cuisson lente) plutôt que les fritures et les grillades/barbecues
- Raisonner la consommation de matières grasses (privilégier huile d’olive ou de colza) et de sucre (préférer le sucre roux au blanc, opter pour des alternatives comme le miel sirop, le sirop d’érable ou le sirop d’agave).
Publication : octobre 2020
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