Je rentre chez moi après l’hospitalisation
Rentrer chez soi après une hospitalisation, c’est renouer avec sa vie quotidienne et se rétablir au sein de son cocon. Cela demande une organisation et des aménagements, pour lesquels aides et dispositifs existent.
Après une hospitalisation, pour une opération, une cure de chimiothérapie, un séjour en chambre stérile après une greffe, vient le moment généralement très attendu de rentrer chez soi. La sortie nécessite l’autorisation de l’équipe soignante. Assurez-vous auprès d’elle de disposer de toutes les ordonnances de sortie nécessaires et d’un bon de transport si besoin.
Colette, 58 ans, guérie d’un cancer du côlon diagnostiqué en 2004 et 2 fois récidivant
Revenir à la maison, c’est être auprès de vos proches et retrouver votre cocon intime. Cela peut générer le sentiment d’être « moins malade » car vous n’êtes plus dans un contexte hospitalier, très aseptisé et entouré de soignants toute la journée.
Colette, 58 ans, guérie d’un cancer du côlon diagnostiqué en 2004 et 2 fois récidivant
Le retour au domicile nécessite néanmoins de l’organisation, et parfois des changements à établir, au quotidien, pour vous comme pour vos proches :
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- Que vous viviez seul ou accompagné, votre lieu de vie devra être aménagé de façon adéquate (envisager un siège dans la baignoire ou la douche, une rampe pour se tenir, avoir l’essentiel à portée de main surtout si vous dormez seul…). Il est également primordial de conserver la propreté au sein du domicile, car il se peut que vous soyez plus sensible aux infections, d’autant plus si vous venez de subir une greffe ou que vous êtes en aplasie.
- Votre alimentation aussi doit être surveillée, adaptée si nécessaire, selon vos traitements et les recommandations de l’équipe soignante, car vous pouvez risquer des problèmes de dénutrition, notamment si vous avez subi l’ablation de certains organes. Pensez également à vous hydrater régulièrement.
- Si vous avez un traitement oral, veillez à en respecter scrupuleusement la posologie, c’est-à-dire les indications de dosage et de fréquence de la prise du médicament.
- Privilégiez les tenues décontractées et confortables dans lesquelles vous vous sentirez à l’aise, ce qui ne vous empêchera pas un peu de coquetterie. Demandez à vos proches qu’ils vous achètent ou vous prêtent des vêtements adaptés si vous n’en avez pas, avant le retour à la maison, ou profitez d’un temps de répit pour en commander si vous le pouvez.
J’ai un traitement oral à prendre
A TOUT MOMENT
Alimentation et cancer Je me protège contre les infections extérieures
Tout comme vous avez préparé votre hospitalisation, vous pouvez préparer votre retour à la maison.
Françoise, 57 ans, guérie d’un cancer du sein diagnostiqué en 1998
N’hésitez pas à demander de l’aide à vos proches qui se rendront disponibles s’ils le peuvent et le veulent. Par exemple, votre conjoint ou un proche (membre de la famille, ami) peut faire les courses à votre place, pour vous éviter de vous fatiguer, de porter des choses lourdes ou de vous exposer à des risques infectieux.
Sous certaines conditions, sachez qu’un proche peut prendre un congé indemnisé jusqu’à 3 mois pour s’occuper de vous.
Si la prise en charge devenait trop lourde à assumer pour eux au quotidien, physiquement ou moralement (car en parallèle de leur travail, vie de famille), ou que vous soyez seul et n’ayez pas la possibilité d’être aidé, sachez que de nombreuses aides existent pour gérer chaque aspect du quotidien (toilette, courses, cuisine, ménage, lessives…). Renseignez-vous auprès de votre médecin, de votre pharmacien ou à la mairie de votre ville.
Le congé de proche aidant permet au salarié de s’occuper d’une personne handicapée ou âgée ou en perte d’autonomie. A lire sur le site du Ministère
Denis, 66 ans, guéri d’un cancer du rein diagnostiqué et opéré en 2007
- Les aides à la personne
- Auxiliaire de vie sociale – aide pour les tâches de la vie quotidienne
- Technicien de l’intervention sociale et familiale (TISF) – prise en charge des soins des enfants, soutien scolaire
- Garde-malade – assurer une présence au domicile, veiller au confort et au bien-être du patient
- Aide-ménagère – effectuer les tâches ménagères (cuisine, repas, ménage)
- Les aides techniques
- Portage de repas
- Système d’alarme
- Aménagement du domicile
Pour en savoir plus sur la prise en charge des aides, vous pouvez vous référer aux liens de l’Institut National du Cancer (INCa) situés en bas de page.
Au moment de votre hospitalisation ou avant votre sortie de l’hôpital, contactez votre assurance, votre mutuelle et votre organisme de prévoyance qui peuvent aussi proposer des aides adaptées.
Pour les enfants et les jeunes étudiants, cela sera aussi la poursuite ou la reprise d’une scolarité adaptée à domicile ou dans l’établissement scolaire (voir notre page « Comment concilier scolarité et cancer ? »).
Comment concilier scolarité et cancer
Le retour chez soi peut aussi rimer avec contrecoup moral et soins à domicile
Sur prescription du médecin traitant ou hospitalier et si l’établissement de santé juge que cela est possible, une hospitalisation à domicile (HAD) peut être envisagée, pour réduire votre temps en établissement. Dans ce cas, vous continuerez d’être suivi par vos médecins habituels, sous le contrôle d’un médecin coordonnateur : la continuité et la qualité des soins sont assurés.
Il existe aussi les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) qui peuvent venir effectuer des soins ponctuels ainsi que la toilette, notamment pour personnes de plus de 60 ans. Enfin, des prestataires de santé à domicile sont disponibles en cas de besoin de matériel médical (assistance respiratoire, lits adaptables…).
Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011
Du fait de certaines contraintes et effets secondaires dus aux traitements ou post-chirurgie, le retour à domicile peut être plus compliqué à envisager, voire être vécu comme une mauvaise nouvelle.
J’ai peur des effets secondaires
Lise, 23 ans, en rémission d’un sarcome diagnostiqué en 2014 récidivant en 2017
Il n’est pas rare d’avoir un contrecoup moral, du fait de voir que, dans votre environnement habituel, vous n’êtes plus capable de faire les mêmes choses qu’avant. Vous pouvez également craindre le regard de vos proches, mais il ne faut pas se renfermer, car cette étape est passagère.
Pour cela, n’hésitez pas à parler avec votre entourage, à partager ce que vous ressentez et ce dont vous avez envie ou besoin (être seul ou être entouré, selon l’humeur du moment). Ainsi, vous pouvez, selon votre état, continuer à recevoir du monde, ou oser refuser la proposition de visite d’un proche à votre domicile si vous être trop fatigué (pas trop à la fois si vous ne vous sentez pas en état). Et si vous estimez que recevoir quelqu’un à prendre le café va vous fatiguer, mais que vous avez envie de compagnie, invitez-le simplement à préparer lui-même le café dans votre cuisine et à se servir ; compte tenu des circonstances, il comprendra.
Enfin, essayez tant que possible de maintenir une bonne alimentation ainsi qu’une activité physique adaptée à votre état, de bouger au quotidien en limitant votre sédentarité, dans la mesure de vos capacités et de ce que votre médecin vous autorise.
Je ne reconnais plus mon corps
Mieux vivre pendant et après
mon cancer grâce à l’activité physique
Alimentation et cancer
VIVRE ET SE SOIGNER
J’ai besoin de parler
Publication : novembre 2020
POUR PLUS D’INFORMATION SUR LES AIDES À DOMICILE, VOUS POUVEZ CONSULTER LE SITE SUIVANT
Institut national du cancer |
POUR PLUS D’INFORMATION L’HOSPITALISATION À DOMICILE, VOUS POUVEZ CONSULTER LES SITES SUIVANTS
Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (FNEHAD) |
Assistance Publique-Hôpitaux de Paris |
POUR PLUS D’INFORMATION SUE LA NUTRITION, VOUS POUVEZ CONSULTER LES SITES SUIVANTS
Fondation ARC pour la recherche sur le cancer |
Association pour la recherche sur les tumeurs du rein (A.R.Tu.R.) |
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