Je m’engage dans une association

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S’engager dans une association est une démarche individuelle que certaines personnes adoptent à un moment de leur vie. Passer par la maladie peut transformer son quotidien, que l’on soit patient ou aidant. Pouvoir donner un sens à ce que vous avez vécu ? Soutenir d’autres malades pour leur apporter votre expérience ? Lutter pour une cause qui vous est chère ? Le bénévolat et l’engagement au sein d’une association peuvent prendre différentes formes, être une réponse à ce besoin de se sentir utile. Belles rencontres enrichissantes garanties !

En France, plus de 16 millions de personnes sont bénévoles (soit 25% des Français)[1] engagées au sein d’1,5 million d’associations[2], donnant leur temps, leurs compétences et leur engagement au service des autres. Culture, social, santé, éducation, sports, loisirs… chacun peut y trouver sa place et contribuer à faire avancer une cause qui lui tient à cœur, selon ses préférences, compétences et facultés à offrir de son temps.

L’engagement bénévole pour contribuer à son échelle

Il n’existe pas de définition juridique du bénévolat. Celle communément retenue émane d’un avis du Conseil économique et social du 24 février 1993 : « Est bénévole toute personne qui s’engage librement pour mener une action non salariée en direction d’autrui, en dehors de son temps professionnel et familial ».

S’engager bénévolement dans une association permet donc de mettre temps et compétences gratuitement à sa disposition. S’il n’est pas rémunéré pour le temps passé, le bénévole peut, selon le mode de fonctionnement de l’association, être dédommagé de certains frais induits par son engagement (déplacements, achat de matériel, repas, etc.). La participation est volontaire, il n’existe aucun lien de subordination juridique en tant que bénévole. Ce dernier doit, en revanche, respecter les statuts et règlement de l’association. Chacun est libre de s’investir dans les actions de l’association, mais peut également arrêter son engagement sans procédure particulière ni frais éventuels.

(Re)Donner du sens à sa vie, son histoire, son expérience

Dans un monde si stressant, en recherche permanente de performance, il est possible de perdre la signification de ce que l’on fait. Donner de son temps pour autrui ou pour une cause qui nous est chère peut permettre de retrouver son rythme, en donnant un sens à l’action que l’on mène, pour les autres mais aussi pour soi.

« L’engagement associatif nous a permis, en famille, de donner un sens à ce qui n’en avait pas. Finalement, on a choisi d’adhérer à une association qui collecte des fonds pour faire avancer la recherche sur les cancers de l’enfant et on se sent utiles. On se sent utiles en famille. »

Héloïse, 46 ans, maman de Pauline, née en 2005 et qui se bat contre une tumeur au cerveau depuis l’âge de 2 ans et demi

Donner du sens à son expérience, à ce que l’on a vécu. En tant que patient comme en tant qu’aidant, le vécu de la lutte contre le cancer peut rester comme une épreuve, une période difficile associée à la souffrance et à l’inquiétude. Mais ce vécu peut tout aussi bien signifier une période de retour à soi, de prise de conscience, de soins, d’écoute des soignants et de ceux que l’on aime

Par l’engagement associatif, il est possible de transformer son regard sur sa propre expérience en la partageant avec d’autres personnes passées par là, pour poser des mots sur les maux, se transcender, enrichir, apporter des conseils et astuces, inspirer. Le partage d’expérience est un outil puissant, pour soi (réaliser ce que l’on a traversé, les émotions qu’on y associe, exprimer ce que l’on a vécu à voix haute) et pour les autres (qu’ils se sentent moins seuls, les rassurer, les inviter à passer à l’action).

« M’engager dans une association apporte du sens aux épreuves que j’ai traversées. Cela m’a permis de me rendre compte du chemin que j’ai parcouru, des étapes que j’ai franchies, mais également de faire en sorte que tout cela n’ait pas été vécu “pour rien” et serve au plus grand nombre. C’est une satisfaction de transmettre tout ce que j’ai appris. »

Colette, 58 ans, guérie d’un cancer du côlon diagnostiqué en 2004 et 2 fois récidivant

Pouvoir partager avec d’autres

Quand on fait face au cancer, on revient à l’essentiel, patient ou aidant. On se concentre sur l’instant présent, sur chaque étape du traitement, chaque examen, chaque respiration. Notre champ de vision se réduit alors au strict nécessaire. On ne perçoit plus forcément clairement tout ce qui nous entoure et permettrait d’adoucir cette étape de vie dégradée par la maladie, en particulier le formidable travail que font beaucoup d’associations dans les centres de soins anti-cancer.

« Je n’avais pas conscience, pendant les traitements d’Arthur, de ce que faisait l’APAESIC pour les enfants (intervenants à l’hôpital, fresques peintes aux murs, financement de télévisions dans les chambres, etc.). Le week-end, des retraités venaient jouer avec les enfants – Arthur était toujours accompagné, et je voyais l’impact que cela avait sur les autres enfants. L’APAESIC faisait beaucoup de choses et nous ne nous en rendions pas compte. »

Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011

Pendant les traitements comme dans l’après-maladie, avec un peu de recul sur cette étape de vie qu’est le cancer, nous pouvons retrouver la conscience de tout ce qui a ponctué notre chemin. C’est l’occasion d’être reconnaissant envers celles et ceux qui nous ont permis, directement ou indirectement, de pouvoir continuer à avancer, se reposer un instant à leurs côtés, pouvoir rester soi, tout simplement. Qu’il s’agisse des professionnels de santé (oncologues, médecins, infirmières, aides-soignants, paramédicaux), de nos proches et amis, ou de toutes les associations qui permettent d’améliorer le confort des patients et des aidants, de redonner un lien humain et des sourires dans un quotidien aseptisé, anxiogène et incertain.

« Quand j’ai compris tout ce que l’APAESIC faisait, j’ai voulu leur rendre tout ce qu’ils m’avaient donné. Au début, je voulais accompagner des enfants, mais le décès d’Arthur était encore trop proche. J’ai donc aidé à récolter de l’argent en organisant des ventes. À présent, je voudrais accompagner des enfants malades, ne serait-ce que pour jouer avec eux, tout simplement. »

Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011

Dans cette envie de rendre un peu de ce qui nous a été apporté, il faut malgré tout être vigilant et savoir s’écouter, ne pas vouloir trop en faire, pour donner ce qui est juste sans se mettre en souffrance.

S’engager pour une cause

Devenir bénévole, c’est aussi prendre position sur un sujet qui nous tient à cœur. De nombreuses associations mènent des actions de sensibilisation et de plaidoyer pour la cause qu’elles défendent. Prendre part à ces actions pourra vous permettre d’affirmer un point de vue, de confronter vos idées aux autres et de rencontrer des personnes qui le partagent avec vous. Mais c’est également pouvoir le défendre en tant que groupe uni et, ainsi, lui donner plus de force.

« Je me suis engagée dans une association parce que, pour moi, le sujet devait être défendu au quotidien. C’était très important, dans mon parcours de mère et dans mon parcours de femme, de pouvoir m’impliquer et m’engager sur le sujet des cancers héréditaires. Cela m’apporte beaucoup au quotidien, car cette cause est avant tout une cause humanitaire et donne beaucoup de sens à la solidarité. »

Lætitia, 37 ans, aidante de sa maman Brigitte décédée en 2006 d’un cancer du sein génétique à 49 ans

« On ne peut pas en rester là, on continue le combat de Constance. Ne pouvant pas être dans le service car nous ne sommes pas médecins, les seules armes que l’on peut prendre sont d’aller dans une association et de se battre avec eux contre la maladie. »

Agnès, 44 ans, maman de Constance, décédée d’une leucémie à 11 ans après 7 ans de combat

S’épanouir et monter en compétences

S’investir dans une association peut offrir un épanouissement personnel, une collaboration avec des personnes engagées et motivées par des valeurs communes. Que vous soyez mineur (avec l’accord de vos parents), majeur, actif, chômeur ou retraité, vous pouvez trouver votre place comme bénévole dans l’association de votre choix pour mener des actions qui vous intéressent.

« J’ai choisi d’y consacrer du temps et ce don de temps est, finalement, une belle énergie qui m’a permis de partager des moments difficiles, de beaux moments, de faire de très belles rencontres et de ne pas rester seule. Il est très important de garder un lien social. Cela nous a donné beaucoup de force pour avancer et nous rendre utiles. Chaque membre de la famille y trouve son compte, à des degrés différents, parce que l’engagement peut être en temps, il peut être humain, financier mais pas seulement. »

Héloïse, 46 ans, maman de Pauline, née en 2005 et qui se bat contre une tumeur au cerveau depuis l’âge de 2 ans et demi

Intégrer une association est aussi une opportunité de se former à de nouvelles compétences, de nouveaux outils, de nouvelles manières de faire. En tant que bénévole, vous pourrez ainsi vous former ou transmettre vos compétences comme le font les salariés engagés dans la vie associative (ils sont près de 2 millions [2]).

Il est également possible que l’association bénéficie du mécénat de compétences, c’est-à-dire la mise à disposition de collaborateurs d’une entreprise pendant leur temps de travail, pour aider concrètement l’association sur un sujet donné. C’est une autre forme de soutien, non pas financier, mais par du temps et des compétences offertes. Il s’agit d’une une relation triplement gagnante pour l’association, pour l’entreprise mécène et pour toutes les personnes impliquées dans ces partages de connaissances.

[1] Le bénévole dans les associations, Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse https://www.associations.gouv.fr/75-le-benevole-association.html
[2] Pourquoi s’engager dans une association ? HelloAsso https://www.helloasso.com/blog/pourquoi-sengager-dans-une-association/

Publication : septembre 2020

DOCUMENT À TÉLÉCHARGER

Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse
Le guide du bénévolat 2019-2020

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