Comment faire respecter mes volontés
« Je ne veux pas être réanimé, s’il m’arrive quelque chose : comment faire ? Je ne veux pas d’acharnement médical si je suis malade : comment être protégé ? » Tout le monde peut se poser ces questions. Rédiger ses ‘directives anticipées’ et désigner une ‘personne de confiance’ permettent d’y répondre sans attendre d’être malade ou de ne plus pouvoir le faire soi-même.
Ces deux documents, à valeur légale, ne sont pas spécifiquement liés au cancer et peuvent servir à tout moment. Ils permettent une prise en charge de la maladie, quelle qu’elle soit, ou de la fin de vie en accord avec les volontés du patient, qu’il soit apte à les exprimer ou non. Chaque personne peut y expliciter les consignes sur ce qu’elle souhaite personnellement en toutes circonstances de la vie. Ce sont deux démarches que l’on encourage pour les patients et les aidants, faciles à mettre en œuvre, et qu’il est important de partager avec ses proches.
les directives anticipéesvoir plus
Il s’agit de l’expression de vos volontés, par écrit, sur les décisions médicales à prendre lorsque vous serez en fin de vie, sur les traitements ou actes médicaux qui seront ou ne seront pas engagés, limités ou arrêtés. La fin de vie peut arriver après un accident ou à l’issue d’une maladie grave. Dans ces circonstances, vous serez peut-être dans l’incapacité de vous exprimer. Si vous avez rédigé des directives anticipées, votre médecin et vos proches sauront quelles sont vos volontés, même si vous ne pouvez plus vous exprimer. Bien sûr, envisager à l’avance cette situation est difficile, voire angoissant, mais il est important d’y réfléchir.
Les directives anticipées vous permettent, en cas de maladie grave ou d’accident, de faire connaître vos souhaits sur votre fin de vie, et en particulier :
- Limiter ou arrêter les traitements en cours
- Être transféré en réanimation si l’état de santé le requiert
- Être mis sous respiration artificielle
- Subir une intervention chirurgicale
- Être soulagé de ses souffrances même si cela a pour effet de mener au décès
À savoir : on considère qu’une personne est en fin de vie lorsqu’elle est atteinte d’une affection grave et incurable, en phase avancée ou terminale.
Elles sont valables sans limite de temps et peuvent être rédigées à tout moment : que vous soyez en bonne santé, malade, handicapé, etc. Cette démarche volontaire n’est pas obligatoire, mais recommandée pour que vos volontés soient respectées.
Vous n’avez pas besoin de témoin lors de sa rédaction et de sa signature. Cependant, si vous êtes dans l’incapacité d’écrire, vous pouvez faire appel à 2 témoins, dont votre personne de confiance, pour les rédiger à votre place.
Ces personnes doivent attester que ce document, rédigé par l’un d’entre eux ou par un tiers, exprime bien votre volonté. Elles doivent indiquer leur nom, prénom et niveau de relation avec vous (frère, ami, …). Leur attestation doit être jointe aux directives anticipées.
Un formulaire type est disponible, mais n’est pas obligatoire pour que vos directives soient reconnues (vous pouvez aussi les rédiger sur papier libre). Ce formulaire vous propose 2 modèles, selon que vous êtes actuellement bien portant ou atteint d’une grave maladie : Il n’est pas obligatoire de remplir tous les items du modèle et de désigner une personne de confiance. Il est possible de joindre d’autres pages si le document n’offre pas assez d’espace. – un modèle A pour les personnes en fin de vie ou ayant une maladie grave – un modèle B pour les personnes en bonne santé ou n’ayant pas de maladie grave.
Communiquez vos directives à vos proches et à votre médecin et enregistrez-les sur votre Dossier médical partagé (DMP) qui sera prochainement intégré dans « Mon Espace Santé ». Cela permettra que tout soit mis en œuvre pour vous apaiser ou vous soulager dans le respect de vos volontés.
Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011
Colette, 58 ans, guérie d’un cancer du côlon diagnostiqué en 2004 et 2 fois récidivant
A lire sur le site de CANCER CONTRIBUTION
la personne de confiancevoir plus
« Toute personne majeure peut désigner une personne de confiance qui sera consultée au cas où la personne malade serait “hors d’état d’exprimer sa volonté” et de recevoir l’information nécessaire à cette fin. » (article L. 1111-6 du Code de la Santé publique)
La ‘personne de confiance’ joue un rôle important à vos côtés et sa mission se limite uniquement à votre santé. Elle peut vous accompagner dans vos démarches et, si un jour vous êtes hors d’état d’exprimer votre volonté, elle sera consultée en priorité par les médecins pour rendre compte de vos volontés.
Cette personne, qui doit être majeure, peut assister aux entretiens médicaux avec vous, recevoir l’information médicale vous concernant, vous aider à prendre des décisions, participer au recueil de votre consentement (par exemple, lors d’une campagne de vaccination) ou être votre porte-parole. Elle a un devoir de confidentialité concernant les informations médicales qu’elle a pu recevoir et vos directives anticipées.
Son avis guide le médecin pour prendre ses décisions. Elle doit donc connaître vos volontés et les exprimer lorsqu’elle est appelée à le faire.
Vos directives anticipées peuvent également lui être confiées.
Il est donc important de désigner une personne de votre entourage (parent, proche, médecin traitant) en qui vous avez confiance et qui accepte de jouer ce rôle. Ce n’est pas forcément quelqu’un de votre famille.
Le formulaire de désignation figure sur le même document que les directives anticipées.
Votre médecin traitant doit s’assurer que vous êtes informé de la possibilité de désigner une personne de confiance et il vous invite à désigner une personne de confiance si vous ne l’avez pas fait.
En cas d’hospitalisation, l’établissement vous demandera systématiquement le nom et les coordonnées de votre ‘personne de confiance’. Si on ne vous les demande pas, n’hésitez pas à les donner spontanément. La personne de confiance peut être différente de la ‘personne à prévenir’ qui est alertée par téléphone en cas d’aggravation de votre état de santé.
Si vous êtes sous tutelle, vous pouvez désigner une personne de confiance avec l’autorisation du juge ou du conseil de famille (Assemblée de parents ou de toutes personnes qualifiées, chargée sous la présidence du juge des contentieux de la protection, d’autoriser certains actes importants accomplis au nom de la personne sous tutelle) s’il a été constitué. Si la personne de confiance a été désignée avant la mise en place de la mesure de tutelle, le conseil de famille ou le juge peut confirmer la désignation de cette personne ou l’annuler.
Enfin, vous pouvez désigner une personne de confiance à tout moment et cette désignation peut être annulée ou modifiée à tout moment.
Mise à jour : janvier 2022
DOCUMENTS À TÉLÉCHARGER
Ministère de la Santé Télécharger le formulaire « Directives anticipées et Personne de confiance » |
Connaître tous vos droits dans ce domaine : France Assos Santé Fiche pratique « Fin de vie et directives anticipées » |
POUR PLUS D’INFORMATION, VOUS POUVEZ CONSULTER LES SITES SUIVANTS
Haute Autorité de Santé Quand et comment rédiger vos directives anticipées, désigner une personne de confiance, comment conserver ces documents, etc. |