Une urgence médicale soudaine
Vivre avec un cancer, c’est aussi vivre avec l’éventualité d’être hospitalisé à tout moment. Que l’on soit patient ou proche, il est utile d’avoir en tête les signes d’une potentielle urgence médicale et la manière de la gérer au mieux.
Quand on a un cancer, si une urgence médicale survient, elle est la plupart du temps liée à la maladie : c’est souvent un trouble causé par la maladie elle-même ou par le traitement. C’est ce qu’on appelle également une urgence oncologique, qui nécessite la prise en charge du patient la plus rapide possible. Pour réagir au mieux et faire en sorte que le patient soit traité de manière optimale, il est important de contacter l’infirmière référente habituelle ou l’équipe médicale d’urgence en l’informant du type de cancer et du traitement suivi
D’un point de vue pratique, comprendre qu’il y a urgence n’est pas toujours évident ni inné : dans quels cas il y a urgence médicale ? Qui appeler ? Quand ? Où aller ?
L’aplasie (arrêt ou diminution de la production de cellules sanguines) est une des conséquences les plus courantes du traitement lorsque l’on suit une chimiothérapie. On la détecte en réalisant une prise de sang. Si la fièvre est supérieure à 38,5°, il vous sera recommandé d’aller à l’hôpital pour y être soigné et surveillé, le temps que votre organisme reprenne des forces et que vous ne couriez plus aucun danger.
La question peut alors se poser : faut-il se rendre à l’hôpital de proximité ou à son hôpital de référence ? Vous seul pouvez en décider. Selon l’urgence, vous préférerez peut-être vous rendre dans l’hôpital le plus proche de chez vous pour être pris en charge rapidement. Ou peut-être préférerez-vous faire davantage de route pour être pris en charge par un centre spécialisé en oncologie, ou mieux encore par votre hôpital de référence. N’hésitez pas à contacter votre hôpital de référence pour connaître la marche à suivre.
Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011
Si c’est la première fois que vous faites face à une urgence potentielle, ne paniquez pas. Appelez le service qui vous suit et ils vous conseilleront sur la marche à suivre. Si vous souffrez, n’attendez pas. Ce qui vous semble anodin peut ne pas l’être, et inversement.
Dans tous les cas, il est indispensable d’appeler d’abord le service où vous (ou votre proche) êtes traité ainsi que votre médecin généraliste pour qu’il soit prévenu et s’assure du suivi du bon traitement, surtout si l’hospitalisation a lieu ailleurs que dans votre centre de référence. Vous pouvez également appeler le SAMU (15) pour parler à un médecin de garde en dehors des heures d’ouverture du secrétariat, ou le week-end.
Depuis le dernier Plan cancer, l’hôpital doit fournir au patient une liste de numéros de téléphone et de personnes à contacter, de jour comme de nuit, pour la prise en charge des cas d’urgences.
Dominique, 67 ans, maman d’un homme de 39 ans, guéri d’une tumeur cérébrale diagnostiquée en 2001
Cette éventualité d’urgence oncologique peut peser sur le moral et le quotidien, notamment du fait :
- de leur gravité. Cette gravité est potentielle : heureusement, une urgence ne se termine pas systématiquement mal ;
- et de leur caractère fortuit. En effet, il faut vivre en sachant qu’il est possible d’être hospitalisé à n’importe quel moment, pour une durée souvent indéterminée. Vos activités sont interrompues, et vous pouvez avoir le sentiment que cela ne s’arrêtera jamais.
Lise, 23 ans, en rémission d’un sarcome diagnostiqué en 2014 récidivant en 2017
Pour faire face à ces contraintes et, peut-être, mieux vivre une potentielle hospitalisation en urgence, vous pouvez être préparé :
- Parlez-en avec le service pour que l’on vous explique ce que sont les urgences, et ce dont vous aurez besoin si nécessaire.
- Mentalement, ayez à l’esprit qu’une hospitalisation imprévue est possible, mais que c’est pour votre bien.
- Soyez organisé et ayez toujours sur vous des effets qui pourraient vous rassurer et permettre une optimisation de votre prise en charge en cas d’urgence (ex. : papier qui résume votre situation et vos traitements). Vous pouvez également prévoir un sac (contenant vêtements, trousse de toilette…) pour être prêt en cas d’hospitalisation.
- N’hésitez pas à créer votre Dossier Médical Partagé (DMP), un dossier médical numérique, consultable à distance et qui comprend votre historique de santé. Votre caisse primaire d’assurance maladie pourra vous aider dans cette démarche.
Colette, 58 ans, guérie d’un cancer du côlon diagnostiqué en 2004 et 2 fois récidivant
Publication : novembre 2020
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