On a diagnostiqué un cancer à un proche
Un « tsunami », c’est souvent l’image qu’utilisent les personnes qui apprennent qu’elles ont un cancer ou que leur enfant à un cancer. Conjoint, enfant, parent, grands-parents, frère, sœur, ami… on vit le même choc face à l’annonce de la maladie. Et on vit et ressent des choses différentes, chacun à sa façon. Ce moment est brutal pour le patient. Il l’est aussi pour ses proches. On n’est pas préparé au parcours dans lequel on entre, où il faut gérer les émotions de son proche et ses propres émotions. On doit apprendre à vivre avec ce sentiment d’impuissance face à la maladie de celle ou de celui auquel on tient. Ne pas le faire seul et s’informer permet de mieux accompagner le patient au quotidien, sans s’oublier.
L’annonce d’un cancer est source d’émotions fortes, parfois contradictoires, pour la personne malade qui vient de recevoir ce diagnostic comme pour ses proches. Elle est vécue différemment par chacun, avec plusieurs phases, du choc initial jusqu’à l’acceptation de la maladie.
Pour les proches aussi, les réactions peuvent être différentes selon la parenté ou proximité avec la personne malade, son âge, le moment où la nouvelle est apprise, leur présence ou non lors de cette annonce. Comme pour la personne malade, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réactions, il n’y a que des réactions humaines. Chacun y fait face comme il peut.
On vient de m’annoncer que j’ai un cancer
Axel, 31 ans, conjoint d’Adèle, en rémission d’un sarcome d’Ewing diagnostiqué en 2016
Pierre, 50 ans, aidant de sa maman Michèle, décédée à 61 ans d’un cancer du sein diagnostiqué en 1980
Choc, sidération, incompréhension s’emparent souvent des proches. S’y ajoute, bien sûr, l’inquiétude, voire la panique, pour son proche malade, qu’on s’impose de masquer du mieux que l’on peut pour faire face ensemble.
Maryse, 55 ans, épouse de Gérard, 62 ans, atteint d’un cancer du rein diagnostiqué fin 2015
Jean-Marc, 63 ans, conjoint de Nadine décédée d’un cancer du rein métastatique à 52 ans après 2 ans de traitement
Dominique, 59 ans, conjoint de Pascale, 59 ans, atteinte d’un cancer du sein diagnostiqué en 2013 récidivant en 2017
S’armer pour accompagner son prochevoir plus
En accompagnant votre proche malade aux rendez-vous médicaux et lors du deuxième rendez-vous avec l’infirmier de coordination (en savoir plus), vous pourrez l’aider à surmonter la « surdité émotionnelle », provoquée par le choc de l’annonce et qui « bloque » toute pensée ordonnée (Voir notre page « On vient de m’annoncer que j’ai un cancer, on vient de m’annoncer que mon enfant a un cancer« ). Vous pourrez poser des questions complémentaires aux siennes et prendre des notes pour rediscuter ensemble de ce qu’on lui a dit et qu’il a entendu.
Jean-Marc, 63 ans, conjoint de Nadine décédée d’un cancer du rein métastatique à 52 ans après 2 ans de traitement
Bien comprendre la maladie de son proche, son stade et son degré d’évolution, se familiariser avec les termes techniques et médicaux, les traitements est important pour se les approprier et accompagner au mieux la personne malade.
Attention, la comparaison avec d’autres cas de cancers que l’on a connus a de vraies limites, même s’ils sont survenus il y a quelques années seulement. D’abord, chaque cas de cancer est unique. Il n’y a pas un cancer, mais de multiples formes de cancers, à des stades différents et auxquels deux personnes réagissent de manière différente, même si elles reçoivent le même traitement.
Ensuite, parce que les connaissances évoluent très vite et que ce qui était une pratique commune il y a peu, a pu évoluer vers de nouvelles formes de traitements, parfois très novateurs et plus personnalisés (mieux adaptés à votre cas).
Enfin, la variété des traitements ne cesse de s’élargir pour chaque type de cancer. Les alternatives à un traitement peu efficace laissent encore d’autres possibilités sans renoncer à une évolution positive.
Françoise, 57 ans, guérie d’un cancer du sein diagnostiqué en 1998
Cette compréhension peut aussi aider à prévenir l’apparition du cancer, s’il s’agit d’une forme familiale de la maladie avec un gène de prédisposition.
Laetitia Mendes, 37 ans, aidante de sa maman Brigitte décédée en 2006 à 49 ans d’un cancer du sein génétique
On vient de m’annoncer que j’ai un cancer DEPISTER
Je me fais dépister, je me surveille
Soutenir l’autre et trouver les mots justesvoir plus
On n’est jamais préparé à la maladie, encore moins à celle de son proche. Il est possible d’être inquiet, d’éprouver de la gêne, de ne pas savoir comment soutenir ou réconforter son proche. De son côté, la personne malade peut refuser de communiquer, au moins dans un premier temps, parce qu’elle doit faire son propre chemin ou qu’elle ne veut pas inquiéter son entourage.
Le défi qui s’ouvre au proche du malade au démarrage de ce parcours est donc de savoir quoi dire et quoi faire pour aider son proche, l’épauler, identifier ses besoins et ses attentes, dans des non-dits ou des « trop-dits ». Et de s’adapter, pour trouver les bons gestes, la bonne distance, le ton et les mots justes, pour en faire « ni trop » en la rassurant à outrance et en minimisant la maladie, « ni pas assez » en laissant parler ses propres angoisses aggravant la situation.
Axel, 31 ans, conjoint d’Adèle, en rémission d’un sarcome d’Ewing diagnostiqué en 2016
Écouter l’autre, le laisser parler d’abord, respecter ses silences, poser des questions simples et ouvertes (par exemple, « Comment te sens-tu ? » plutôt que « Ça va ? »), laisser à la personne malade le temps de l’acceptation et essayer de comprendre ce qu’elle vit sans se mettre à sa place, car on n’y sera jamais. L’enjeu ? Être présent sans être pressant ni oppressant, rester à l’écouter, positif et continuer à vivre.
Je ne supporte plus que mes proches m’aident
Laetitia Mendes, 37 ans, aidante de sa maman Brigitte décédée en 2006 à 49 ans d’un cancer du sein génétique
Maryse, 55 ans, épouse de Gérard, 62 ans, atteint d’un cancer du rein diagnostiqué fin 2015
Se faire accompagner en parallèlevoir plus
Parler avec les médecins ou demander à voir le psychologue du service est important pour garder le moral pour son proche. Ils sont là également pour les aidants de la personne malade. Il ne faut pas hésiter à les solliciter quand vous en ressentez le besoin.
Jean-Marc, 63 ans, conjoint de Nadine décédée d’un cancer du rein métastatique à 52 ans après 2 ans de traitement
Il faut donc pouvoir en parler à d’autres proches – parents, famille proche ou éloignée, amis – pour ne pas faire face seul à la maladie de son proche. Identifier des personnes ressources autour de soi pour la suite du parcours est important.
C’est important car, si la vie de votre proche est bouleversée, la vôtre peut l’être aussi, si vous êtes son conjoint, son parent ou son enfant, parce que vous allez devoir l’accompagner au quotidien.
Axel, 31 ans, conjoint d’Adèle, en rémission d’un sarcome d’Ewing diagnostiqué en 2016
S’il s’agit de l’un de vos parents, vous pouvez organiser une réunion de famille pour en discuter avec votre autre parent, votre fratrie ou d’autres proches, partager vos émotions et vous répartir les rôles et les tâches, selon vos obligations professionnelles ou personnelles.
Jean-Marc, 63 ans, conjoint de Nadine décédée d’un cancer du rein métastatique à 52 ans après 2 ans de traitement
N’hésitez pas à vous rapprocher des associations et structures de soutien.
Retrouvez toutes les informations utiles et les forums destinés aux malades et proches de malade d’un cancer sur les sites des associations membres de GPS CANCER.
Contactez-les, elles peuvent vous accompagner dans votre parcours.
Le site internet Ma Boussole aidant vous donnera également des informations pour vous soutenir dans votre parcours d’aidant.
Pour les jeunes aidants (adolescents et jeunes adultes) dont un parent ou un membre de la famille est malade, l’association JADE permet de trouver infos, conseils et soutien.
L’association « Jade » accompagne les jeunes dont un parent ou membre de la famille est malade. A lire sur le site de JADE
Publication : novembre 2019
DOCUMENT À TÉLÉCHARGER
La Ligue contre le cancer Comment accompagner un proche atteint de cancer ? |
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