Je suis déclaré invalide ou handicapé
Le cancer est une maladie physiquement contraignante. Que ce soit temporaire (le temps des traitements), ou définitif (en cas de séquelles importantes), il peut altérer la vie quotidienne et professionnelle. Pour vous soutenir à la maison et au travail, il existe différents statuts, organismes d’aides et dispositifs en fonction de votre situation.
Le cancer peut être source d’invalidité et/ou de handicap.
Parfois, l’annonce du handicap/de l’invalidité est complexe à gérer : parce qu’on ne s’attend pas à être reconnu handicapé ou que l’on se sent illégitime s’il s’agit d’un handicap invisible. En effet, le cancer, ou ses traitements, peuvent engendrer une certaine forme de handicap du jour au lendemain. Être invalide ou handicapé peut être un état, mais c’est aussi un statut dont on n’a pas toujours une bonne image. Aujourd’hui encore, pour beaucoup, le handicap est associé à un signe physique : fauteuil roulant, amputation…Or, face au cancer, il est nécessaire d’appréhender le handicap différemment puisqu’il est aussi reconnu pour les maladies chroniques invalidantes, dont le cancer.
Handicap et invalidité : quelle différence ?
Il peut être compliqué de distinguer les deux termes et l’amalgame entre les deux est monnaie courante. Mais il faut savoir que le handicap et l’invalidité sont deux statuts bien distincts, chacun géré par un organisme différent : le handicap est géré par les Maisons Départementales des Personnes Handicapées alors que l’invalidité est gérée par l’Assurance Maladie.
- Le handicap couvre une limitation d’activité ou une restriction de participation à la vie en société en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive pouvant être causée par un trouble de la santé invalidant, notamment le cancer. La MDPH attribue la carte Mobilité Inclusion qui permet, entre autres, une priorité d’accès aux places assises dans les transports.
La MDPH attribue les cartes Mobilité Inclusion : il existe 3 CMI :
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- La CMI stationnement permet de se garer gratuitement.
- La CMI priorité permet d’éviter les files d’attente ou d’avoir une place assise.
- La CMI invalidité vous concerne si vous avez une perte d’autonomie importante, elle offre les mêmes avantages que la CMI priorité avec en plus des réductions dans les transports et des avantages fiscaux. Elle accorde également la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) qui permet, notamment, d’obtenir des aménagements du poste de travail et différentes aides afin de faciliter le maintien d’une activité professionnelle.
Elle accorde également le statut de travailleur handicapé (RQTH) qui permet d’obtenir des aménagements du poste de travail. C’est aussi auprès de la MDPH que se fait la demande d’attribution de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) et de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) ou de Prestation compensatoire du Handicap (PCH). . Le montant de ces allocations variant selon le taux d’incapacité.
- L’invalidité est synonyme d’une incapacité permanente réduisant d’au moins 2/3 la capacité de travail ou de gain de la personne. L’invalidité ne couvre que les activités professionnelles et doit être demandée par l’assuré ou par son médecin traitant (ou le médecin conseil) ou par le médecin conseil à l’Assurance Maladie. Sous réserve de conditions administratives, elle donne droit à une pension d’invalidité pour compenser la perte de capacité à travailler. Elle prend en charge les soins à 100% et donne également droit à une pension d’invalidité pour compenser la perte de capacité à travailler.
Si une carte mobilité inclusion (CMI) est donnée par la MDPH, cela ne fait pas de vous un invalide pour l’Assurance Maladie. Les deux peuvent être complémentaires mais ne le sont pas systématiquement. Par exemple, l’attribution d’une pension d’invalidité par l’Assurance maladie n’entraine pas automatiquement la délivrance d’une CMI mention invalidité par la MDPH. De même, la délivrance d’une CMI mention invalidité par la MPDH ne fait pas obligatoirement de vous quelqu’un d’invalide auprès de l’Assurance maladie. Il est donc important de constituer des dossiers pour ces deux organismes.
Vivre au quotidien
En tant que personne invalide ou handicapée, vous pouvez avoir besoin d’aide dans votre vie quotidienne. N’hésitez pas à faire appel à une assistante sociale dans votre centre de soins ou votre mairie, qui saura répondre à vos interrogations. Vous pouvez également demander conseil à votre médecin traitant, au médecin conseil de votre CPAM, ou bien encore à votre oncologue.
Si vous avez besoin d’une aide au quotidien, plusieurs solutions s’offrent à vous selon votre situation, l’importance de votre handicap et votre âge. Dans certaines situations, une tierce personne – l’aidant familial – peut être rémunérée pour s’occuper de vous via l’allocation journalière de présence parentale (AJPP), l’allocation journalière de proche aidant (AJPA), la prestation compensatoire de handicap (PCH) ou via l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa) .
Il existe aussi des services à domicile et des associations pour vous aider à mener au mieux votre vie de tous les jours. Ainsi, selon les départements, La Ligue peut prendre en charge des heures d’aides ménagères et l’ADMR, réseau associatif national de services à la personne, vous permettra d’identifier les acteurs proches de chez vous et pourra vous aider au quotidien.
Comment continuer à travailler en étant malade ? Est-il possible de changer d’emploi, de se reconvertir ? Que faire de sa vie si on ne peut plus travailler ?
Si vous êtes invalide catégorie 1, vous pouvez continuer à exercer votre emploi en diminuant votre temps de travail et/ou en aménageant votre poste de travail ou vos missions. Si vous bénéficiez d’une pension d’invalidité catégorie 2 ou 3, on considère que votre capacité de travail est extrêmement limitée voire que vous êtes totalement incapable de travailler. Dans ce dernier cas, la notification de votre pension d’invalidité peut entraîner un bouleversement dans votre vie et dans vos habitudes. C’est pourquoi, il est nécessaire de vous tourner vers une assistante sociale pour vous aider à répondre à toutes vos questions. Vous pouvez aussi ressentir le besoin d’en parler à vos proches ou à un psychologue. Il existe également des associations qui peuvent vous accompagner dans cette transition, n’hésitez pas à les contacter. Pour davantage d’informations pratiques, vous pouvez consulter la page Travail et Cancer.
Si vous êtes scolarisé ou que votre enfant malade est scolarisé (voir notre page « Comment concilier scolarité et cancer ? »), il est tout à fait possible de prévoir, avec l’aide de l’établissement ou de l’association « Ecole à l’hôpital« , des aménagements scolaires en termes d’horaires, de devoirs, de modalité d’examens (par exemple, il est possible de demander un tiers temps pour une épreuve). Il est donc primordial de dialoguer avec le personnel enseignant pour savoir quelles sont les démarches envisageables.
Vous pouvez aussi vous rapprocher des associations et structures de soutien. Contacter les associations membres de GPS CANCER.
Mise à jour : janvier 2022
POUR PLUS D’INFORMATION, VOUS POUVEZ CONSULTER LES SITES SUIVANTS
INCa – Institut national du cancer |
Secrétariat d’État auprès du Premier ministre chargé des Personnes handicapées |
La Ligue contre le Cancer |