Je perçois des signes inhabituels
Douleur, sommeil perturbé, fatigue, manque d’appétit… les premiers symptômes d’un cancer peuvent passer inaperçus pendant plusieurs semaines. Parfois, ils deviennent visibles, comme une grosseur, des saignements ou une perte de poids inexpliqués. Inhabituels dans tous les cas, ils nous poussent à consulter notre médecin. Ces signes ne signifient pas qu’il s’agit d’un cancer. Il est important de s’écouter ou d’écouter son enfant pour en expliquer la cause en faisant les examens nécessaires, sans perdre de temps mais sans paniquer non plus.
Les témoignages que vous allez lire sur cette page sont issus de la vie intime des témoins et peuvent provoquer des émotions, selon votre propre parcours.
Quand « quelque chose ne tourne pas rond », que cela dure depuis quelque temps et que l’on est fatigué, ne signifie pas pour autant que vous souffrez d’un cancer. Les raisons peuvent être très diverses : surmenage, trouble passager, symptôme d’une maladie chronique. Il faut savoir écouter les messages que notre corps nous envoie pour bien les analyser.
observer et écouter son corpsvoir plus
Au stade précoce, le cancer ne cause généralement pas de douleur et progresse le plus souvent en silence. Résultat : on ne fait pas forcément suffisamment attention aux alertes de notre organisme. Surtout si l’on fait régulièrement ses examens de dépistage. Être attentif à des symptômes inhabituels, savoir les reconnaître peut permettre de confirmer qu’ils sont liés à un autre problème de santé et de ne pas s’inquiéter inutilement.
Autopalpation, examen de sa peau et de ses grains de beauté, observation de la coloration de ses selles ou de ses urines, par exemple, sont des réflexes simples à acquérir quand tout va bien, pour bien se rendre compte d’un changement ou d’une manifestation inhabituelle.
Je me fais dépister
Axel, 31 ans, conjoint d’Adèle, 27 ans, en rémission d’un sarcome d’Ewing diagnostiqué en 2016
Dans tous les cas, ne négligez pas votre suivi médical et allez régulièrement chez votre médecin traitant ou votre gynécologue, car parfois les signes ne sont pas visibles et le cancer est découvert par hasard.
Sarah, 36 ans, guérie d’un cancer du sein diagnostiqué en 2012
En cas de signes persistants, vous pouvez identifier vous-même certains symptômes : fatigue, fièvre ou douleurs, problèmes respiratoires, blessure dans la bouche ou sur la peau qui ne guérit pas, problèmes digestifs ou urinaires, saignements, changement d’un sein ou d’un testicule, perte d’appétit, perte ou prise de poids inexpliquée, apparition ou modification d’un grain de beauté, grosseur ou gonflement n’importe où sur le corps, voix rauque ou enrouée, difficultés à avaler, troubles cognitifs, déficits sensitifs et/ou moteurs, ou tout autre manifestation physique.
consulter son médecinvoir plus
Quand une anomalie apparaît, on a tendance à penser que ce n’est rien et que cela va passer. Aller chez le pharmacien pour demander un conseil peut être une première étape, si le problème vous semble bénin. En fonction de son appréciation, celui-ci peut parfois vous conseiller de consulter un médecin.
Si ce ou ces symptômes persistent – en général, plus de deux semaines –, il est impératif de ne pas attendre et de consulter son médecin traitant. Il pourra déterminer ce que vous avez et ce qu’il convient de faire : examens et/ou consultation d’un spécialiste. Il ne faut pas hésiter à insister, voire à prendre un deuxième avis, si les symptômes ne passent pas après un premier traitement proposé par le médecin traitant (certains médecins traitants peuvent être réticents de renvoyer leur patient chez un collègue ou un spécialiste car ils peuvent être convaincus d’avoir le bon diagnostic et soupçonnent rarement un cancer, surtout chez les personnes jeunes).
L’objectif ? Se tranquilliser et ne pas paniquer pour rien, car cette anomalie n’est pas nécessairement liée à un cancer. Et, si elle l’est, agir rapidement permet de mettre toutes les chances de son côté. En effet, un diagnostic précoce du cancer autorise un traitement moins lourd et augmente les chances de guérison.
Parler à votre médecin de changements qui peuvent vous paraître sans lien avec l’objet de votre consultation, un changement d’habitudes de vie par exemple, peut aussi l’aider à identifier des incohérences ou des anomalies.
Gérard, 62 ans, atteint d’un cancer du rein métastatique diagnostiqué fin 2015
N’hésitez pas non plus à insister pour faire des examens complémentaires ou à consulter directement un spécialiste, en ville ou à l’hôpital (gynécologue, dermatologue, urologue, neurologue, etc.), si vos troubles persistent et que le temps passe sans réponse satisfaisante. C’est vous qui connaissez le mieux votre corps. Si vous souhaitez consulter hors parcours de soins coordonnés, cela est bien entendu autorisé mais que les conditions de remboursement des frais engagés peuvent être différentes (voir le site de l’Assurance maladie pour plus d’informations sur le parcours de soins coordonnés).
être attentif aux signaux de son jeune enfantvoir plus
Comme chez l’adulte, les signes précurseurs du cancer chez l’enfant peuvent passer inaperçus, car les symptômes ne sont pas forcément caractérisables immédiatement ou l’enfant est trop jeune pour les exprimer clairement.
Au troisième enfant, les parents ont des sens et des réflexes plus développés. Il faut suivre ses intuitions car Pauline était trop petite pour exprimer ses maux de tête. Ses vomissements et sa perte de motricité étaient des alertes fortes d’une atteinte cérébrale. »
Héloïse, 46 ans, maman de Pauline, née en 2005 et qui se bat contre une tumeur au cerveau depuis l’âge de 2 ans et demi
Il est donc important de prendre au sérieux les douleurs de son enfant ou tout trouble persistant, et de suivre son instinct en allant consulter, même pour des symptômes qui peuvent sembler bénins ou sans lien avec le cancer. C’est d’autant plus essentiel qu’ils peuvent être assimilés à d’autres maladies, ou que votre enfant présente un risque connu pour des raisons génétiques ou familiales.
Agnès, 44 ans, maman de Constance, décédée d’une leucémie à 11 ans après 7 ans de combat
Certaines maladies rares du foie chez le nourrisson présentent des signes caractéristiques méconnus, mais très simples à observer. C’est le cas du cancer du foie, qui peut être détecté par les parents eux-mêmes, car la couleur des selles change significativement au jaune. Observer régulièrement les selles de son bébé en changeant ses couches peut lui sauver la vie. C’est tout l’enjeu du programme « Alerte jaune » lancé par l’AMFE, membre de GPS CANCER.
La campagne d’information « Alerte Jaune » permet d’informer sur le dépistage des cholestases gravidiques. A lire sur le site de l’AMFE
faire confiance à son enfant adolescent/jeune adultevoir plus
Il arrive que les parents et les médecins soient moins attentifs aux signes éprouvés par un adolescent, voire un jeune adulte (plus de 18 ans) et ne les prennent pas forcément suffisamment au sérieux, les voyant parfois comme une conséquence normale de la croissance, un caprice, une envie de « se faire remarquer » ou de se plaindre. La confiance est un autre facteur de gain de temps, et donc de chance, pour l’adolescent et le jeune adulte.
Ingrid, 44 ans, maman de Maëlle, née en 2003, diagnostiquée d’une leucémie en 2016, récidivante en 2018
Maëlle, 15 ans, en post greffe depuis fin 2018 suite à une leucémie diagnostiquée en 2016, récidivante en 2018
Les cas de cancer étant moins fréquents que chez l’adulte dans ces tranches d’âge, il est essentiel de ne pas négliger l’expression de troubles persistants, notamment de douleurs, de fatigue ou de vomissements qui pourraient faire penser à de l’anorexie ou de la boulimie.
Lorenzo, 24 ans, en rémission d’une tumeur germinale diagnostiquée en 2017
Si vous êtes un jeune adulte, et que vos symptômes persistent après une première consultation ou un premier traitement, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un tiers plus âgé (parent ou proche) pour consulter à nouveau, demander un deuxième avis, etc.
Lise, 23 ans, en rémission d’un sarcome diagnostiqué en 2014, récidivant en 2017
Publication : novembre 2019
POUR PLUS D’INFORMATION, VOUS POUVEZ CONSULTER LES SITES SUIVANTS
INCa • Institut national du cancer |
AMFE – Membre de GPS CANCER Pour surveiller la couleur des selles de votre bébé |
APAESIC – Membre de GPS CANCER Identifier les premiers signes chez son enfant : Une tumeur repérable – Signes indirects |