J’ai un cancer ou mon enfant a un cancer, j’en parle autour de moi
Le diagnostic du cancer vient de tomber. Il faut gérer la nouvelle, l’encaisser, en tant que patient comme en tant que parent. Notre vie vient d’être bouleversée, et on s’apprête à bouleverser celle des personnes qu’on aime. L’annoncer à son entourage est toujours délicat et soulève des interrogations : « Faut-il vraiment que j’en parle ? À qui ? Comment le dire ? Quand ? Comment vont-ils réagir ? » Il faut garder en tête qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais moment, qu’aucun discours type n’existe. Cela reste un choix personnel et dépend du caractère de chacun. Le bon moment pour l’annoncer à vos proches sera celui que vous aurez choisi. Faites-vous confiance.
et peuvent provoquer des émotions, selon votre propre parcours.
Parler du cancer à vos proches
L’annonce du diagnostic d’un cancer se fait d’abord généralement aux membres de la famille les plus proches, au conjoint, aux enfants, aux amis les plus intimes. Mais ce n’est pas parce qu’il s’agit de votre cercle rapproché que la tâche sera plus aisée. C’est un sujet grave – tabou pour certains – qui peut susciter crainte, peur, colère ou incompréhension. Mais il est important d’être ouvert et direct.
Sentez-vous libre de parler de votre cancer comme bon vous semble et d’en dire ce que vous avez envie à vos proches. Chacun réagira comme il pourra, et vous vous sentirez probablement libéré d’un poids, celui de leur avoir dit.
Dire que vous avez un cancer offre la possibilité à votre entourage de vous soutenir dans une période où vous en aurez le plus besoin. Cela va également vous permettre de vous sentir compris par les autres : par exemple, si vous vous sentez très fatigué ou que vous changez d’humeur à cause du traitement, ils sauront pourquoi. Et surtout, en parler vous aidera à accepter la situation.
On vient de m’annoncer que j’ai un cancer
Gérard, 62 ans, atteint d’un cancer du rein métastatique diagnostiqué fin 2015
Lise, 23 ans, en rémission d’un sarcome diagnostiqué en 2014 récidivant en 2017
Bien sûr, l’approche ne sera pas la même en fonction des personnes à qui vous décidez de vous confier. Vous pouvez tout à fait décider des informations que vous donnez et de la manière d’en parler selon votre proximité, selon l’âge de la personne à qui vous vous adressez, son caractère, sa sensibilité…
Françoise, 57 ans, guérie d’un cancer du sein diagnostiqué en 1998
Parler du cancer au travail et à l’école
Dans le reste de votre vie sociale – au travail par exemple, ou à l’école –, vous pouvez également choisir de partager le diagnostic ou non. Comme pour votre entourage le plus proche, cela permettra à vos supérieurs, collègues, camarades, professeurs, de comprendre la situation et de vous soutenir. Pour certains, c’est même plus simple de parler avec des personnes dont on est moins proche. A contrario, pour d’autres, c’est la crainte d’être discriminé ou perçu comme quelqu’un de plus fragile qui peut freiner. Dans tous les cas, n’oubliez pas qu’il n’y a aucune obligation d’en parler à son employeur, mais cela peut faciliter les choses.
Jean-Louis, 61 ans, atteint d’un cancer du rein métastatique découvert en 2000
En tant que patient, si vous avez la volonté de tenir votre entourage informé mais que vous ne vous sentez pas encore prêt à en parler vous-même, vous pouvez demander le soutien de quelqu’un en qui vous avez confiance pour annoncer ce diagnostic. Soit pour que cette personne l’annonce à votre place, soit pour qu’elle vous aide à franchir ce cap. Vous pouvez aussi demander l’aide du médecin ou d’un psychologue de l’hôpital sur la manière de l’annoncer si vous pensez que vous avez du mal à trouver les « bons » mots.
Maëlle, 15 ans, en post-greffe depuis fin 2018 suite à une leucémie diagnostiquée en 2016, récidivante en 2018
En tant que parent d’un enfant malade, il vous incombe la responsabilité de l’annonce de la maladie à votre famille et à vos proches. Comme pour le patient, vous pouvez vous faire aider par quelqu’un de confiance, voire par le médecin ou le psychologue de l’hôpital, pour trouver les « bons » mots.
Vous aurez également la charge d’informer l’établissement scolaire de la maladie de votre enfant pour expliquer les absences longues à venir. À vous de voir, ensemble avec votre enfant, quel niveau d’information partager avec ses camarades de classe. Professionnellement, vous êtes libres d’en parler à votre supérieur ou à d’autres personnes de l’entreprise mais rien ne vous y oblige.
Ingrid, 44 ans, maman de Maëlle, née en 2003, diagnostiquée d’une leucémie en 2016, récidivante en 2018
Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011
Appréhender les réactions face à l’annonce du diagnostic
Il faut s’attendre à ce que les réactions de vos interlocuteurs varient. Si beaucoup vont être empathiques et tristes, à la recherche des mots les plus réconfortants pour vous soutenir, il se peut que certaines personnes gèrent l’information qu’ils viennent de recevoir de manière très différente :
- Ils peuvent avoir des propos maladroits qui vont vous indigner, car ils semblent minimiser la maladie ou ne pas comprendre le bouleversement qu’elle représente.
- Ils peuvent se sentir gênés et, donc, s’exprimer peu ou rester silencieux.
- Ils peuvent se braquer, se mettre en colère, voire s’éloigner sur un plus long terme.
- Parfois, ils ne savent simplement pas comment réagir ni quoi dire. Ils sont effrayés et ne se sentent pas légitimes pour vous accompagner durant cette épreuve.
Il ne faut pas prendre les réactions de votre entourage personnellement. Ici encore, chacun le gère à sa façon. Mais le plus souvent, vous aurez de bonnes surprises.
Françoise, 57 ans, guérie d’un cancer du sein diagnostiqué en 1998
Parler de la maladie : conseillé, mais pas obligatoire
Vous pouvez tout à fait décider de faire du cancer quelque chose de privé. Il se peut que cela vous aide à faire face à la maladie, parce que vous trouvez moins stressant de ne pas en parler, ou que cela vous permet de vous concentrer sur la guérison en laissant une moindre place à la maladie dans votre vie quotidienne.
Lise, 23 ans, en rémission d’un sarcome diagnostiqué en 2014 récidivant en 2017
Sarah, 36 ans, guérie d’un cancer du sein diagnostiqué en 2012
S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir : écoutez-vous ! Il s’agit avant tout de votre vie et de votre maladie ou celle de votre enfant. C’est vous qui décidez à qui vous voulez le dire et comment vous voulez le dire. Si quelque chose est bon pour vous, cela doit l’être également pour les autres.
N’hésitez pas à vous rapprocher des associations et structures de soutien.
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Un patient ou un aidant partenaire est à votre écoute du lundi au samedi de 9h à 19h (heure française)
Publication : septembre 2019
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