Mon proche est décédé d’un cancer, mon enfant est décédé d’un cancer
Le moment tant redouté est arrivé. Comment continuer à vivre et à envisager l’avenir, quand son proche vient de décéder ? Quand le lit est vide et que la suractivité liée à la maladie s’arrête d’un coup. Après le tourbillon administratif et les obsèques, la vie reprend son cours, forcément différente, et le travail de deuil commence. Se reconstruire, tout en apprenant à apprivoiser l’absence et la douleur, peut prendre du temps. Être accompagné est important, car les relations familiales et amicales vont reprendre leur rythme. Il est important d’aborder du mieux possible sa vie sans l’être aimé et repartir vers l’avenir.
Les témoignages que vous allez lire sur cette page sont issus de la vie intime des témoins et peuvent provoquer des émotions, selon votre propre parcours.
Les médecins vous ont annoncé il y a quelques semaines ou mois que votre proche ou votre enfant ne guérirait pas de son cancer. Vous l’avez accompagné dans son dernier combat contre la maladie. Même si vous vous étiez préparé à la perte de votre conjoint, enfant, parent, ou ami, un espoir était toujours là. Mais la réalité s’impose sans merci. Une douleur immense, la colère, la culpabilité, l’injustice vous submergent, et vous n’avez d’autre choix que de les surmonter.
Jean-Marc, 63 ans, conjoint de Nadine décédée d’un cancer du rein métastatique à 52 ans après 2 ans de traitement
mon proche vient de mourirvoir plus
Selon les cas, vous accompagnerez votre proche jusqu’au bout ou bien il s’éteindra en votre absence. Le personnel soignant et les bénévoles d’accompagnement seront à vos côtés pour vous accompagner à surmonter cette annonce. Si vous n’étiez pas là, parlez-en avec eux pour ne pas culpabiliser de votre absence. Le mieux est de ne pas rester seul, d’être en famille ou de faire appel à des proches.
Jean-Marc, 63 ans, conjoint de Nadine décédée d’un cancer du rein métastatique à 52 ans après 2 ans de traitement
Malgré la douleur et le choc, l’hôpital reste une structure qui doit accueillir des malades et, passé un délai « raisonnable », différent selon les établissements, il faudra libérer la chambre et récupérer les affaires de votre proche si elles n’ont pas été emballées par les équipes soignantes. Cette épreuve peut être difficile à vivre. Il est préférable de demander à une personne de votre entourage de venir pour emballer ces effets personnels, pendant que vous vous recueillez auprès de votre proche avec votre famille, ou que vous procédez aux formalités administratives.
En cas d’hospitalisation longue, vient aussi le temps de la séparation avec l’équipe soignante qui a toujours été présente à vos côtés, et qui vit elle aussi ce décès comme un échec. L’équipe soignante pourra vous sembler « froide » : ce n’est pas parce qu’ils n’aimaient pas la personne mais parce qu’ils se protègent, les décès dans leur service pouvant être « courants ». Les décès sont difficiles à vivre pour tout le monde et le personnel soignant est aussi impacté.
Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011
Agnès, 44 ans, maman de Constance, décédée d’une leucémie à 11 ans après 7 ans de combat
Le psychologue du service reste à votre écoute pour cette étape finale et pourra vous recommander à ses confrères de ville si vous le souhaitez.
Là encore, associations et bénévoles d’accompagnement peuvent vous aider à appréhender le volet administratif, vous soutenir face au choc de la nouvelle et vous préparer au retour à la maison. Il ne faut surtout pas hésiter à faire appel à une aide extérieure durant les semaines et mois suivant le décès de votre proche si vous en ressentez le besoin.
gérer les formalités après le décèsvoir plus
En France, la mort d’une personne doit être légalement constatée et déclarée par un médecin. Si le décès de votre proche a lieu dans un établissement de santé (hôpital, centre de soins palliatifs, centre de soins de suite, etc.), c’est le personnel qui s’en charge. Si votre proche décède à la maison, il vous faudra appeler votre médecin ou l’équipe d’hospitalisation à domicile qui viendra constater et établir le certificat de décès.
Tout de suite après, vient le temps de l’organisation des obsèques et des formalités administratives. Pour un patient adulte, pensez à vérifier s’il avait contracté une assurance-décès, couvrant les frais d’inhumation. Sauf avis contraire, les obsèques doivent être organisées dans les 6 jours suivant le décès de la personne.
C’est un moment douloureux, mais une étape indispensable pour commencer son deuil, rendre hommage à l’être aimé et se recueillir ensemble.
Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011
Agnès, 44 ans, maman de Constance, décédée d’une leucémie à 11 ans après 7 ans de combat
De nombreux organismes doivent être prévenus dans le mois qui suit le décès, avant d’enclencher la succession : employeur, école/université, Assurance maladie, caisse d’allocations familiales, mutuelle/prévoyance, banques et organismes de prêt, organismes d’épargne et d’assurance-vie, caisses de retraite, propriétaire, notaire, impôts, assurances, sociétés de téléphonie/internet, eau, électricité, gaz, etc.
Si vous ne vous en sentez pas capable, si c’est trop lourd pour vous ou si vous êtes seul, n’hésitez pas à vous faire aider d’un tiers – famille, proche, ou associations – qui pourra vous soulager dans cette phase qui suit la perte de votre proche.
Jean-Marc, 63 ans, conjoint de Nadine décédée d’un cancer du rein métastatique à 52 ans après 2 ans de traitement
Les sites de commerce en ligne, réseaux sociaux sur lesquels votre proche avait un compte peuvent être informés ultérieurement, tout comme les abonnements, ou les associations et œuvres auxquelles il faisait des dons.
Cette période est aussi le moment où les aides et les indemnités vont s’arrêter. Il faut vérifier à quelles aides et prestations vous avez droit ou demander le soutien temporaire d’une association, si vous avez des difficultés financières ou que vous n’avez pas encore repris votre travail. L’assistante sociale de l’établissement ou de votre mairie saura vous conseiller dans cette démarche.
Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011
POUR PLUS D’INFORMATION, VOUS POUVEZ CONSULTER LES SITES SUIVANTS
Service-Public.fr |
Assurance maladie |
Institut national du cancer |
gérer l’après et apprendre à vivre sans l’être aimévoir plus
Qu’est-ce que le deuil ?
Le deuil est une expérience unique, que chacun vit comme il peut, à son rythme, de façon plus ou moins intense selon son degré de proximité avec la personne décédée.
Pour le psychiatre Christophe Fauré, le deuil est un processus naturel de cicatrisation psychique après la perte d’un proche et de préservation du lien avec la personne disparue, tandis que le travail de deuil consiste à accompagner ce processus naturel. C’est un processus indispensable pour se préserver et se reconstruire. Il peut durer longtemps.
Laetitia, 37 ans, aidante de sa maman Brigitte décédée en 2006 d’un cancer du sein génétique à 49 ans
Agnès, 44 ans, maman de Constance, décédée d’une leucémie à 11 ans après 7 ans de combat.
Le deuil après un cancer
Au-delà de la perte de la personne aimée, le deuil après un cancer crée également une sensation de vide et de désorientation, car on était centré sur une personne avec un emploi du temps très chargé conciliant visites et/ou soins à la personne malade, activité professionnelle et vie familiale, voire sociale. Tout en aidant à surmonter la perte, participer à des groupes de parole peut aider à se réadapter à un emploi du temps « normal » et à retrouver un sens à sa vie.
Pierre, 50 ans, aidant de sa maman Michèle, décédée en 2004 à 61 ans d’un cancer du sein diagnostiqué en 1980
Agnès, 44 ans, maman de Constance, décédée d’une leucémie à 11 ans après 7 ans de combat
Votre proche aura pu être affecté physiquement par la maladie et cette image vous aura marqué. Regarder des photos, des films de lui, d’elle, en pleine santé, dans des moments heureux, pourra vous aider à effacer petit à petit les traces de la maladie, pour garder le souvenir de votre parent, votre conjoint, votre enfant, votre ami, tel que vous l’avez connu et aimé.
Se faire accompagner
Le deuil est un long chemin, dont on sort différent, de fait. Se faire accompagner par un professionnel permet d’exprimer sa souffrance, ses angoisses, ses peurs. Cette aide psychologique extérieure, parfois nécessaire, est très importante, pour pouvoir partager des moments de réconfort et de vie avec son entourage et ses amis, sans les accabler.
Pierre, 50 ans, aidant de sa maman Michèle, décédée en 2004 à 61 ans d’un cancer du sein diagnostiqué en 1980
Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011
Soutenir d’autres personnes également endeuillées peut être difficile pour faire son propre deuil. Il n’y a pas de raison de se sentir coupable. Il faut savoir se protéger et conseiller à l’entourage touché de se faire aider pour faire son propre chemin.
Parler avec ses enfants de la mort et de la personne disparue peut être difficile, mais c’est bénéfique pour tous. De nombreux ouvrages existent pour accompagner l’enfant ou accompagner l’adolescent en famille, ou avec des pédopsychiatres selon le besoin.
Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011
Agnès, 44 ans, maman de Constance, décédée d’une leucémie à 11 ans après 7 ans de combat
Même si le processus est parfois long, être accompagné est essentiel, pour ne pas se réfugier dans le repli ou l’amertume, mais rester ouvert et tourné vers ce qui compte vraiment, vers l’avenir et la vie.
Lætitia, 37 ans, aidante de sa maman Brigitte décédée en 2006 à 49 ans d’un cancer du sein génétique
Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011
Jean-Marc, 63 ans, conjoint de Nadine décédée d’un cancer du rein métastatique à 52 ans après 2 ans de traitement
Agnès, 44 ans, maman de Constance, décédée d’une leucémie à 11 ans après 7 ans de combat
De nombreuses associations proposent information et accompagnement individuel ou collectif des personnes en deuil via des groupes de parole, ainsi que des lignes d’écoute et un répertoire des associations disponibles en région.
La Fédération européenne Vivre son deuil • Ligne d’écoute : 01 42 38 08 08 (prix d’une communication téléphonique)
Association Empreintes • Ligne d’écoute : 01 42 38 08 08
Apprivoiser l’Absence, pour les parents et les fratries en deuil
Dialogue & Solidarité, lieu de parole et d’écoute après le deuil d’un conjoint, d’un concubin ou d’un partenaire de Pacs • Numéro vert : 0 800 49 46 27
Publication : novembre 2019
POUR PLUS D’INFORMATION, VOUS POUVEZ CONSULTER LE SITE SUIVANT
Mieux traverser le deuil |
La vie, la mort, on en parle |