Mon proche est retombé malade, mon enfant est retombé malade
Après avoir vécu le choc de l’annonce du cancer d’une personne aimée et la période de traitements, l’horizon semblait se dégager et votre proche était en rémission. Pourtant, la maladie réapparaît et il faut reprendre les armes, retrouver l’énergie pour l’accompagner dans ce nouveau combat. Abordons ensemble les questions que vous pouvez à nouveau vous poser, en tant qu’aidant, sur votre capacité à gérer cette nouvelle épreuve et sur l’avenir.
Les témoignages que vous allez lire sur cette page sont issus de la vie intime des témoins et peuvent provoquer des émotions, selon votre propre parcours.
La rechute d’un cancer (voir notre page « Je viens d’apprendre que je suis retombé malade ») est un sujet tabou pour le malade et son entourage, car c’est une option que personne ne veut envisager. En tant que parent, conjoint, enfant, ami, vous pouvez ressentir les mêmes émotions que lors de l’annonce du diagnostic de cancer (voir notre page « Annonce du cancer à un proche« ) à votre proche. Choc, colère, stress, déception, peur de l’avenir… chacun réagit comme il peut. Peut s’y ajouter le découragement lié à un sentiment d’échec après des mois de combat commun contre la maladie.
Pourtant, il faut encaisser le choc, rebondir et retrouver l’énergie pour se battre à nouveau, ensemble.
Je suis inquiet, stressé, anxieux
ANNONCE DU DIAGNOSTIC
On vient de m’annoncer que j’ai un cancer
LA RECHUTE
Je viens d’apprendre que je suis retombé malade
Agnès, 44 ans, maman de Constance, décédée d’une leucémie à 11 ans après 7 ans de combat
Quand il y a rechute, les proches doivent également accepter le fait de repartir dans un parcours déjà vécu et remobiliser rapidement les ressources déjà engagées auparavant pour se concentrer sur cette nouvelle étape : réorganisation familiale, aide de l’entourage, confiance envers les équipes soignantes, etc.
Marie, 43 ans, maman d’Arthur, 4 ans, décédé d’un neuroblastome en 2013, diagnostiqué en 2011
Ingrid, 44 ans, maman de Maëlle, née en 2003, diagnostiquée d’une leucémie en 2016, récidivante en 2018
Gérer l’incertitude
Face à cette nouvelle épreuve, votre proche ne réagira peut-être pas comme la première fois, car l’incertitude est à nouveau présente, voire plus forte. Être présent, attentif à ce qu’on lui dit, et à ses réactions, permet de mieux l’accompagner ou de chercher une aide psychologique pour le soutenir au mieux.
J’ai peur de ne pas vraiment guérir
Ingrid, 44 ans, maman de Maëlle, née en 2003, diagnostiquée d’une leucémie en 2016, récidivante en 2018
Lise, 23 ans, en rémission d’un sarcome diagnostiqué en 2014, récidivant en 2017
Garder confiance et dialoguer avec l’équipe médicale
Comme vous l’avez fait dans la première partie du parcours, il sera important de continuer à parler avec votre proche et à discuter avec l’équipe médicale, pour essayer d’autres traitements pour détruire les cellules cancéreuses.
J’ai connaissance des essais cliniques en cours
Agnès, 44 ans, maman de Constance, décédée d’une leucémie à 11 ans après 7 ans de combat
Héloïse, 46 ans, maman de Pauline, née en 2005 et qui se bat contre une tumeur au cerveau depuis l’âge de 2 ans et demi
Vous pouvez aussi informer votre proche qu’il peut, s’il en ressent le besoin, demander un deuxième avis pour s’assurer, par exemple, qu’il n’y a pas d’autre alternative thérapeutique, ou si vous n’êtes plus en entière confiance.
Accepter de l’aide
Il arrive parfois que certaines personnes ne puissent plus affronter cette nouvelle épreuve. Accepter de l’aide permet de ne pas rester seul. Par exemple, recueillir des avis extérieurs peut vous aider, en tant qu’aidant, à prendre sereinement des décisions importantes et à déculpabiliser.
Je me sens seul
Pierre, 50 ans, aidant de sa maman Michèle, décédée en 2004 à 61 ans d’un cancer du sein diagnostiqué en 1980
Le psycho-oncologue du service dans lequel votre proche est pris en charge, ou un spécialiste de ville, si vous en avez déjà consulté un, saura aussi vous écouter et vous accompagner dans cette nouvelle étape.
Vous pouvez également profiter de l’expérience de parents, d’aidants et accompagnants de patients ou anciens patients grâce à des associations ou des groupes de parole pour partager vos émotions, vos difficultés, vos doutes et vos espoirs. Cela permet de se sentir moins seul et d’avoir les retours d’expérience d’autres personnes qui sont passées par ces étapes.
Certaines associations membres de GPS CANCER proposent une écoute et/ou une information dédiée aux accompagnants et aidants comme aux patients atteints de cancer.
Contacter les associations membres de GPS CANCER
Rebondir et avancer pour vivre avec la rechute
« Pauline est tombée malade à 2 ans et demi. Aujourd’hui, elle a 14 ans. C’est un parcours long et courageux pour elle, avec des périodes où ça va mieux, notamment deux ans de répit sans intervention chirurgicale ni chimiothérapie. Nous vivons avec la rechute. Nous avons compris que notre parcours était celui-là et nous faisons tout pour que notre enfant ait une vie normale. Les traitements stabilisent sa maladie, cependant elle doit faire une IRM tous les trois mois. Ce sont des répits courts mais précieux. Alors, on ne s’empêche pas de faire les choses, car la force de Pauline est de ne pas se poser de limites, comme faire de l’équitation alors qu’elle est hémiplégique.
Quand on côtoie la mort, on est porté par un espoir sans faille. On se forge petit à petit un degré de résilience énorme, une capacité à absorber les épreuves en se disant qu’on n’a pas le choix et qu’on va faire ce que nous disent les médecins. En allant à l’hôpital chaque trimestre, dans la voiture, on se dit tous les trois : “Qu’est-ce qu’on va nous annoncer ?”. Si tout est stable, on accueille la nouvelle positivement. Si non, nous avons une carapace qui nous sert à affronter les moments plus douloureux, une éventuelle rechute ou un nouveau départ en traitement. Pauline nous donne cette force de rebondir, d’accueillir les mauvaises nouvelles et de trouver une solution pour vivre avec.
Nous sommes parfois portés par la colère, les pleurs, la tristesse, et avons le sport comme refuge ou échappatoire. Mais, par la force des choses, nous en sommes arrivés à nous dire que la vie peut être courte, alors il faut se la rendre belle. »
Héloïse, 46 ans, maman de Pauline, née en 2005 et qui se bat contre une tumeur au cerveau depuis l’âge de 2 ans et demi
Publication : novembre 2019
DOCUMENT À TÉLÉCHARGER
la Ligue contre le cancer, Unicancer et l’INCa Vivre auprès d’une personne atteinte de cancer |
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Institut national du cancer (INCa) |
Ligue contre le cancer |