Cancers et vaccinations
Quand on est atteint d’un cancer, le système immunitaire est affaibli par la maladie elle-même et par les traitements (chimiothérapie, immunothérapie, thérapies ciblées, radiothérapie, corticothérapie prolongée…). Cette fragilité augmente le risque de développer des infections sévères.
Par conséquent, une grippe ou une autre infection peut non seulement compliquer la prise en charge oncologique (retard ou interruption de traitement), mais aussi provoquer des hospitalisations, voire mettre en jeu le pronostic vital. Face à ces risques, la prévention est essentielle pour se protéger soi-même et son entourage contre certains virus ou bactéries, limiter les complications possibles et préserver la qualité de vie des patients atteints de cancer. Elle repose sur des mesures essentielles, comme les gestes barrières (port du masque, hygiène des mains, distanciation sociale, aération) et la vaccination (y compris de l’entourage des malades) pour laquelle les patients atteints de cancer disposent de recommandations spécifiques et adaptées à leur état de santé.

Pourquoi des recommandations vaccinales spécifiques ?voir plus
La réaction différente du système immunitaire des patients atteints de cancer aux vaccins implique une adaptation des recommandations vaccinales, comme :
⚠️ La contre-indication des vaccins vivants atténués chez les patients sous chimiothérapie et pendant au moins 6 mois après l’arrêt de la chimiothérapie, afin d’éviter le risque de survenue de la maladie contre laquelle on se vaccine. 🔄 Des rappels réguliers indispensables, en raison de la diminution de la réponse immunitaire vaccinale. 💉 Une vaccination spécifique contre certaines maladies (Covid-19, grippe saisonnière, pneumocoque, zona), pour lesquelles les patients présentent un risque accru de formes sévères. ⏳ Des vaccinations à réaliser idéalement dès le diagnostic, autant que possible avant le début d’un traitement immunosuppresseur, avec un rappel vaccinal recommandé après la fin des traitements pour certaines vaccinations.
Les vaccinations recommandées pour les patients atteints de cancervoir plus
Pour savoir quelles vaccinations sont recommandées, le patient doit prendre conseil auprès de son professionnel de santé, notamment son médecin traitant. Les professionnels de santé assurent la vaccination des patients et de leur entourage, idéalement lors de consultations dédiées à ce sujet. Ces derniers pourront alors adapter les vaccinations en fonction de l’âge et de l’état de santé de chaque patient.
Grippe & Covid-19
Bien connues, si la grippe ou la covid-19 peuvent ressembler à une infection virale bénigne chez les personnes en bonne santé, leurs conséquences peuvent être bien plus graves chez les personnes fragiles. En 2024-2025, la grippe et la Covid-19 ont été responsables de plusieurs milliers d’hospitalisations et respectivement de près de 5 000 et de 3 000 décès en France . Pour cette raison, la vaccination contre ces virus est fortement recommandée chaque automne, surtout en cas de cancer. Pour la grippe, si la vaccination survient pendant la chimiothérapie, et en début de saison épidémique, 2 doses à 1 mois d’intervalle peuvent être réalisées. Une dose de rappel contre la Covid-19 est également recommandée au printemps pour les personnes les plus à risque de forme grave afin de maintenir leur immunité contre ce virus, en respectant un délai d’au moins 3 mois après la dernière injection/infection. Les vaccins contre la grippe et la Covid-19 sont respectivement mis à jour chaque année pour s’adapter aux virus en circulation. Ils peuvent être faits en même temps, dès le début de l’automne, afin de renforcer les défenses avant les épidémies hivernales.
Infections à pneumocoque
Le pneumocoque est une bactérie responsable d’infections fréquentes telles que des otites, des sinusites, des pneumonies et aussi des septicémies (infections généralisées du sang) ou des méningites (infections de l’enveloppe du cerveau). Ces infections touchent notamment les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques ou qui suivent un traitement qui diminue leurs défenses contre les infections. Chez les adultes, la vaccination est recommandée à partir de 65 ans et dès 18 ans et plus chez les patients atteints d’une maladie chronique ou immunodéprimés (transplantés, greffés, tumeur solide, traités par immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie…).
Zona
Le zona est causé par la réactivation du virus varicelle-zona, resté dormant après une varicelle. Il se manifeste lors d’un affaiblissement du système immunitaire lié à l’âge, une immunodépression liée à un traitement (chimiothérapie, immunosuppresseurs, corticothérapie par exemple) ou une maladie (cancer), un stress ou un traumatisme. Le zona est préoccupant chez les personnes immunodéprimées du fait de sa fréquence et de sa gravité. L’immunodépression favorise à la fois la survenue de zona (+ 51%), sa récurrence (+25%) et multiplie par deux le risque de complications liées à cette infection . Les symptômes débutent par une sensation de brûlure, suivie d’une éruption localisée avec des vésicules qui forment ensuite des croûtes. Chez les personnes âgées ou immunodéprimées, des complications sévères peuvent survenir, comme notamment des douleurs intenses qui peuvent persister plusieurs semaines ou mois. La vaccination contre le zona est recommandée à partir de 65 ans et dès 18 ans et plus pour les personnes immunodéprimées.
Diphtérie, tétanos, poliomyélite et coqueluche
Un rappel du vaccin combiné diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche est préconisé systématiquement trois mois (tumeur solide) ou six mois (hémopathie maligne) après l’arrêt de la chimiothérapie.
Les recommandations pour l’entourage des personnes immunodépriméesvoir plus
Les gestes barrières et la vaccination de l’entourage des personnes immunodéprimées sont fortement recommandées car il représente une source potentielle de transmission d’agents infectieux (voies respiratoires, contact direct..). De façon générale, il est important de vérifier le statut vaccinal de l’entourage immédiat et d’effectuer les mises à jour nécessaires selon le calendrier vaccinal en vigueur, afin de créer un « cercle de protection ». Cette recommandation concerne les vaccinations contre la rougeole-oreillons-rubéole (ROR), la varicelle (en l’absence d’antécédents et en cas de sérologie négative), la grippe saisonnière et la Covid-19.
Comment savoir si on est à jour de ses vaccinations ? voir plus
Pour savoir quelles vaccinations sont recommandées, le patient doit prendre conseil auprès de son professionnel de santé : médecin, pharmacien, infirmier ou sage-femme. En parallèle, le carnet de vaccination électronique, accessible dans l’espace numérique de santé Mon espace santé, permet de retrouver facilement les vaccinations déjà reçues et celles à venir. Cet outil est utile à la fois pour les professionnels et pour suivre ses propres vaccinations. Le site mesvaccins.net, partenaire de Santé publique France, propose un service expert pour obtenir une liste personnalisée des vaccinations recommandées selon son profil de santé.
GPS CANCER a organisé le 5 novembre un webinaire sur ce thème, retrouvez le en cliquant ici !
Références
- Le calendrier des vaccinations – ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités (sante.gouv.fr)
- Carte vaccination 2025 : êtes-vous à jour ? Fr (sante.gouv.fr)
- Vaccination Info Service (vaccination-info-service.fr)
- Vaccins et cancer – Référentiel en soins oncologiques de support (AFSOS.org)
- Vaccination des patients adultes suivis pour un cancer (Unicancer.fr)
POUR PLUS D’INFORMATION, VOUS POUVEZ CONSULTER LES SITES SUIVANTS
| MON ESPACE SANTÉ Carnet de vaccination personnel |
| MESVACCINS.NET Liste personnalisée des vaccinations recommandées |
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AFSOS |
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